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Les technologies numériques avancées telles que l’intelligence artificielle (IA), la blockchain, l’impression 3D, le big data font graduellement leur entrée dans le lexique du monde de l’entreprise mais elles sont par contre encore très peu usitées par les PME.
Vous trouverez des informations sur d’autres indicateurs liés à la digitalisation des entreprises dans les pages :
- Technologies numériques au sein des PME belges
- E-commerce
- Communication numérique
- Obstacles à la digitalisation
- Cybersécurité au sein des PME belges
- Compétences numériques – une approche genrée
- Digitalisation des PME belges – une comparaison internationale.
L’intelligence artificielle (IA)
Selon la Commission européenne, l’intelligence artificielle (IA) désigne « les systèmes qui font preuve d’un comportement intelligent en analysant leur environnement et en prenant des mesures – avec un certain degré d’autonomie – pour atteindre des objectifs spécifiques. Les systèmes dotés d’IA peuvent être purement logiciels, agissant dans le monde virtuel (assistants vocaux, logiciels d’analyse d’images, moteurs de recherche ou systèmes de reconnaissance vocale et faciale, par exemple) mais l’IA peut aussi être intégrée dans des dispositifs matériels (robots évolués, voitures autonomes, drones ou applications de l’internet des objets, par exemple). »
Les applications de l’IA à destination des entreprises sont nombreuses car cette technologie propose un éventail de solutions pour tous les secteurs économiques. Elle est aujourd’hui utilisée par exemple dans :
- l’industrie pour améliorer les performances des machines,
- l’agriculture, pour optimiser le suivi des cultures et du bétail,
- la vente en ligne, via des chatbots capables de répondre aux questions des clients ou pour présenter le produit selon les préférences de l’utilisateur,
- le secteur de la santé en croisant les données médicales des patients pour détecter plus rapidement certaines pathologies,
- etc.
Selon les résultats de l’enquête menée en 2023, l’IA a trouvé sa place au sein de 23 % des entreprises de taille moyenne en Belgique, soit une hausse de 6 points de pourcentage en deux ans et même de 10 points de pourcentage en 3 ans, tandis qu’elle est utilisée par à peine 7,5 % des micro-entreprises et 10,6 % petites entreprises belges. La présence de l’IA parmi les micro- et petites entreprises a augmenté d’environ 2,5 points de pourcentage en deux ans, témoignant d’une adoption plus lente de cette technologie par les entreprises de petite taille. La part des entreprises ayant envisagé d’adopter l’IA sans finalement franchir le cap évolue avec leur taille : 2,2 % des micro-, 5,1 % des petites et 9,8 % des moyennes entreprises sont dans cette situation.
Les PME qui ont recours à l’IA utilisent cette technologie à des fins variées. Un tiers des PME, quelle que soit leur taille, y ont recours pour assurer leur cybersécurité. L’IA sert également fréquemment d’outil pour assurer la gestion logistique et les processus de gestion au sein des PME.
Les types d’IA les plus fréquemment utilisés sont l’analyse du langage écrit (59 %), les technologies qui automatise les flux de travail ou aident à la prise de décision, et les technologies qui génèrent du langage écrit ou parlé.
Les obstacles pour adopter l’IA sont multiples. Les PME, toutes classes de taille confondues, se heurtent principalement à un manque d’expertise. C’est particulièrement le cas pour les plus petites entreprises, occupant moins de 10 travailleurs, dont plus de 70 % relèvent ce point. Celles-ci sont également plus de 40 % à évoquer des obstacles techniques tels que le manque de disponibilité ou la faible qualité des données ou encore l’incompatibilité avec des équipements, logiciels ou systèmes existants. Les difficultés liées à la protection des données et au respect de la vie privée et à des conséquences juridiques sont également considérées comme un frein pour près de quatre PME sur dix. Les coûts de l’IA, évoqués il y a deux ans par près de 70 % des PME pour justifier de ne pas avoir recours à l’IA, ne semblent désormais freiner qu’un tiers d’entre elles.
À noter que 14 % des micro-entreprises considèrent également que l’IA ne leur est pas utile, contre 17 % des petites et 13 % des moyennes entreprises.
Initiatives publiques en faveur de l’IA
Ces dernières années, la Commission européenne s’est résolument engagée pour un développement coordonné de l’IA dans l’Union européenne (UE).
La législation sur l’IA, mieux connue sous le nom de « AI Act », fixe le premier cadre juridique pour l’IA. Elle a été adoptée en mars 2024 et entrera pleinement en vigueur en 2025. Elle fournit un cadre et des obligations claires aux entreprises pour les utilisations de l’IA tout en réduisant les charges administratives et financières. L’objectif est de contrôler les risques liés à l’IA et d’offrir à la population européenne un gage de confiance envers cette technologie.
En janvier 2024, la Commission européenne a publié une communication « Stimuler les start-up et de l’innovation dans le domaine de l’intelligence artificielle fiable ». Elle a également lancé un train de mesures pour soutenir les start-up et les PME dans le développement d’une intelligence artificielle digne de confiance et respectueuse des valeurs et règles de l’UE.
Cela fait suite à la publication depuis 2018 de plusieurs textes insistant sur la nécessité de permettre aux PME d’accéder à l’IA et de découvrir des applications insoupçonnées qui pourraient être intégrées dans leur business quotidien.
- COM(2018) 237 final « L'intelligence artificielle pour l'Europe »
- COM(2018) 795 final « Un plan coordonné dans le domaine de l’intelligence artificielle »
- COM(2019) 168 final « Renforcer la confiance dans l'intelligence artificielle axée sur le facteur humain »
- COM(2020) 65 final « Livre Blanc : Intelligence artificielle – Une approche européenne axée sur l’excellence et la confiance »
- COM(2021) 206 final « Proposition de règlement du parlement européen et du conseil établissant des règles harmonisées concernant l’intelligence artificielle (législation sur l’intelligence artificielle)
- COM/2021/205 final « Favoriser une approche européenne en matière d'intelligence artificielle » et son annexe « Plan coordonné dans le domaine de l’intelligence artificielle – révision de 2021 »
La Belgique n’est pas en reste. À la demande du gouvernement fédéral, des experts belges ont émis des recommandations en vue d’élaborer une stratégie nationale. C’est dans ce cadre qu’a été publié le rapport AI4Belgium (voir la rubrique « liens utiles » au bas de la page) qui fournit une première version d’une stratégie belge générale sur l’intelligence artificielle. Le Plan national de convergence pour le développement de l’intelligence artificielle approfondit la stratégie pour encourager le développement et l’application de l’IA dans notre pays.
L’analyse de données
L’analyse des données est une technologie qui se répand progressivement au sein des PME : un quart d’entre elles l’utilisent. L’analyse des données peut recouvrir plusieurs types de données, telles que les données de géolocalisation issues d’appareils portables, les données générées par les médias sociaux, les données issues de dispositifs intelligents ou de capteurs (Internet of Things - IoT).
Il ressort de l’enquête réalisée en 2023 que 20 % des entreprises occupant 2 à 9 salariés pratiquent l’analyse d’au moins une source de données, en interne ou via un prestataire externe. Ce chiffre s’élève à 65 %, soit deux entreprises sur trois, pour les PME occupant plus de 50 employés. Toutes classes de taille confondues, les relevés d’opération et les données des clients (ex. : achats, lieu de résidence…) font le plus régulièrement l’objet d’analyses internes.
Les micro-entreprises se distinguent dans l’analyse de données ouvertes publiées par les autorités publiques et des données liées à la géolocalisation (en provenance d’appareils portables ou de véhicules), tandis que les entreprises de taille moyenne valorisent en priorité les données en provenance de dispositifs intelligents ou de capteurs, ou de données satellitaires.
Qu’est-ce que les big data ?
Le big data fait référence à la gigantesque masse de données numériques produites à chaque instant par les particuliers et les entreprises. Ces données proviennent de multiples sources numériques : les médias sociaux, les capteurs, le web, des fichiers audio et vidéo, des données de géolocalisation, des informations climatiques, des enregistrements d’achats en ligne, etc. Ces techniques d’analyse avancées permettent à des experts du monde académique ou professionnel de manipuler, analyser et valoriser ces données auparavant inutilisables. Les entreprises peuvent ainsi se baser sur ces analyses pour prendre des décisions et développer des nouveaux produits et services correspondant aux besoins et souhaits de leurs clients.
L’impression 3D
L’impression 3D est une technologie présente de manière très marginale au sein des PME. 8 % des entreprises de taille moyenne (50 à 249 travailleurs) et moins de 3 % des micro-entreprises (2 à 9 travailleurs) utilisent ce moyen de production. Les entreprises de 10 à 49 travailleurs occupent une place intermédiaire. Parmi les PME, l’impression 3D est utilisée principalement pour réaliser des prototypes ou modèles, qu’ils soient à usage interne ou destinés à la commercialisation.
L’impression 3D
L'impression 3D, aussi appelée fabrication additive, permet de créer un objet sur la base d’un modèle dessiné par ordinateur. L’imprimante 3D dépose la matière par couches successives jusqu'à obtenir la pièce finale. Plusieurs types de matériaux peuvent être utilisés en fonction du type d’imprimante 3D et du type de pièces à fabriquer telles que des plastiques rigides ou flexibles, du silicone ou des poudres à base de métaux.
L’impression 3D est utilisée dans de nombreux secteurs, comme les soins de santé, l'automobile, l'aérospatiale, l'art, le design et l’énergie. La fabrication additive permet aux entreprises d’assouplir leur chaîne logistique, en limitant le recours à l’entreposage et au transport de marchandises. En outre, la réduction des déchets industriels, retombées inhérentes de ce type de production, permet à cette technologie d’également contribuer à réduire l’impact environnemental des entreprises.
Les robots industriels et de service
Les robots industriels et robots de services sont encore très peu utilisés en 2022 par les micro-, petites et moyennes entreprises. Toutefois, une tendance à utiliser des robots industriels ou de services semble émerger auprès des entreprises de taille moyenne (50 à 249 travailleurs), dont 17,8 % déclarent utiliser ce type d’outils. Ce pourcentage est par contre nettement plus bas pour les petites et micro-entreprises (respectivement 7,9 % et 2,3 %).
Les principales raisons invoquées pour l’usage des robots industriels ou de services sont :
- la volonté d’assurer la précision et la qualité des produits et des processus (respectivement 6,2 % et 15,8 % pour les petites et moyennes entreprises) ;
- la nécessité de renforcer la sécurité au travail (respectivement 5 % et 12,6 % pour les petites et moyennes entreprises) ;
- le coût élevé de la main-d’œuvre (respectivement 3,6 % et 10,1 % pour les petites et moyennes entreprises).
Robot industriel ou robot de service
Les robots industriels se retrouvent principalement dans des entreprises manufacturières pour des applications d’automatisation industrielle. La robotique industrielle se caractérise par la réalisation de tâches répétitives avec une extrême précision et rapidité d’exécution, ce qui explique sa forte présence dans le secteur automobile.
Les robots de service sont au contraire utilisés principalement dans les autres secteurs d’activités (médical, logistique, agriculture…). Ils disposent d’un certain degré d’autonomie qui leur permet de réaliser des tâches simples, soit à la place de l’être humain, soit pour lui venir en aide. Parmi les applications possibles, on peut citer les tâches de surveillance ou de sécurité, le nettoyage des lieux publics ou l’élimination de déchets, les systèmes de gestion d’entrepôts, l’accueil ou l’assistance à la vente, etc.
Enquête sur l’utilisation des TIC et de l’e-commerce dans les entreprises
Les données renseignées sur cette page sont issues de l’enquête sur l’utilisation des TIC et de l’e-commerce dans les entreprises réalisée annuellement par Statbel, la Direction générale Statistique du SPF Economie. En tant qu’office belge de statistique, Statbel collecte, produit et diffuse des chiffres sur l'économie, la société et le territoire belges.
L’échantillon se limite aux entreprises qui emploient au minimum 2 travailleurs. L’ensemble des secteurs d’activité économiques sont analysés à l’exception de l’agriculture, l’administration publique, les activités des ménages en tant qu’employeurs et les activités extraterritoriales (respectivement les sections A, O, T et U selon le code NACE rév. 2.). Les données relatives aux micro-entreprises concernent donc des entreprises de 2 à 9 travailleurs pour cette section spécifique.