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Le faible attrait pour les disciplines scientifiques et technologiques a un impact sur la maîtrise avancée d’outils informatiques. La pénurie de personnel suffisamment formé aux technologies numériques et le manque de compétences informatiques des entrepreneurs font d’ailleurs partie des principaux obstacles identifiés dans le processus de digitalisation des PME. Le développement et la maîtrise de compétences en TIC se révèlent pourtant indispensables pour permettre aux indépendants et PME d’évoluer dans un monde de plus en plus numérique et de devenir acteurs de la transformation numérique en adoptant les comportements entrepreneuriaux adéquats.
Cette page offre un aperçu des principaux indicateurs liés à l’analyse des compétences numériques, présentés selon une ventilation genrée.
D’autres indicateurs liés à la digitalisation des PME sont étudiés dans les pages :
- Technologies numériques au sein des PME belges
- Intelligence artificielle et autres technologies numériques avancées
- E-commerce
- Communication numérique
- Obstacles à la digitalisation
- Cybersécurité au sein des PME belges
- Digitalisation des PME belges – une comparaison internationale.
Les diplômés STEM
Les résultats de 2022 montrent que la Belgique comptait 23,3 hommes diplômés en STEM (disciplines liées aux sciences, à la technologie, aux mathématiques ou à l’ingénierie) pour 1.000 hommes âgés de 20 à 29 ans. C’est près de trois fois moins pour les femmes : seulement 9,1 femmes sur 1.000 âgées de 20 à 29 ans sont en possession d’un diplôme de ce type. Cet écart genré persiste depuis de nombreuses années : en 2013, le nombre de femmes diplômées des filières technologiques s'élevait à 6,4, tandis qu'il était de 19,5 pour les hommes, sur 1.000 individus du même sexe âgés de 20 à 29 ans. Cette divergence en matière de diplômes STEM peut être à l’origine des écarts détectés dans les autres indicateurs.
La Belgique affiche des résultats inférieurs à la moyenne européenne : l’UE compte en moyenne 16,7 femmes et 28,9 hommes diplômés en STEM pour 1.000 habitants de 20 à 29 ans. Cette moindre performance de la Belgique en matière de formations associées à l’informatique et aux sciences pourrait se refléter à terme négativement dans le niveau de digitalisation des PME.
Les compétences numériques
En Belgique, les hommes sont plus susceptibles que les femmes de disposer de compétences numériques.
Sur la base des données 2023, une ventilation par genre révèle une différence de 2,5 points de pourcentage pour un niveau de compétences numériques de base dans cinq domaines :
- information
- communication
- création de contenus
- sécurité
- résolution de problèmes
Ainsi, 60,7 % des hommes âgés de 16 à 74 ans ont au moins un niveau général basique dans ces cinq domaines, alors que les femmes sont seulement 58,1 % à être dans ce cas. Le niveau général de compétences des femmes de l’UE est légèrement inférieur à celui des femmes belges : respectivement 54,5 % et 58,17 % pour l’UE et la Belgique pour un niveau général basique. En deux ans, l’écart genré s’est réduit de moitié, puisqu’il s’élevait à 5,2 points de pourcentage en 2021.
C’est dans les compétences numériques nécessaires à des activités plus pointues, telles que la création de contenus et la sécurité, que l’écart de genre est davantage marqué, en particulier pour un niveau de connaissance avancé : seulement 72,5 % des femmes entre 16 et 74 ans ont par exemple créé des contenus en utilisant des outils informatiques contre 75,8 % des hommes du même âge, soit un différentiel de 3,3 points de pourcentage. Cet écart s’accroît jusque 7,4 points de pourcentage pour un niveau de maîtrise avancé de compétences en création de contenu (48,6 % pour les femmes, 56 % pour les hommes).
Les spécialistes TIC
La répartition entre hommes et femmes occupant des postes de spécialistes en TIC met en évidence une disparité de genre assez prononcée. Actuellement, les femmes ne représentent qu'environ un cinquième de l'ensemble des spécialistes en technologie de l'information et de la communication dans notre pays, tandis que les hommes occupent 80 % de ces postes. Bien que l'écart entre les genres s'atténue progressivement, cette évolution demeure relativement lente. Par ailleurs, la proportion de spécialistes en TIC dans l'emploi total a régulièrement augmenté au cours des dix dernières années, passant de 4,2 % en 2014 à 5,4 % en 2023. Les résultats de la Belgique se situent légèrement au-dessus de la moyenne européenne, qui était de 4,8 % de spécialistes en TIC en 2023. La catégorie « spécialistes en TIC » reprend une multitude de fonctions comme les responsables, les techniciens et les installateurs informatiques.
Le plan interfédéral et intersectoriel « Women in Digital »
Pour lutter contre la présence inégale entre hommes et femmes dans le domaine digital, le Conseil des ministres a approuvé un plan « Women in Digital » qui a pour objectif de mieux coordonner les différentes initiatives prises en matière de promotion des femmes dans les STEM/TIC en Belgique.
Cette stratégie s’articule autour de cinq objectifs stratégiques :
- veiller à ce que davantage de femmes obtiennent leur diplôme dans le secteur du numérique
- favoriser l’intégration des femmes dans le monde du travail numérique et/ou dans le secteur du numérique
- favoriser le maintien des femmes dans le secteur du numérique.
- lutter contre les stéréotypes en construisant de nouvelles images
- éliminer l'écart de genre dans les groupes cibles spécifiques
Le plan s’inscrit dans le cadre de « Commitment on women in Digital », une déclaration signée par la Belgique en 2019, marquant l’intérêt de notre pays à défendre la promotion des femmes dans le secteur numérique (STEM/ICT) au niveau européen.
L’état d’avancement de la stratégie fera l’objet d’un rapport annuel. La dernière édition de ce rapport porte sur le suivi des différentes initiatives lancées depuis l’adoption de la stratégie en 2021.