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    Solde budgétaire : le ratio demeure défavorable

    En 2022, le déficit budgétaire belge a reculé mais demeure toujours au-delà du seuil de 3 % du PIB, qualifié de déficit excessif.

    Après avoir plongé à -8,9 % du PIB en 2020, le solde de financement belge a graduellement baissé, atteignant -5,4 % du PIB en 2021 et -3,5 % en 2022. Malgré la nette amélioration du solde budgétaire après l’apaisement de la crise du coronavirus, le déficit budgétaire est resté fortement sous tension en raison de nouvelles mesures adoptées en réponse à la crise énergétique et à la crise ukrainienne. Diverses mesures ont soutenu le pouvoir d’achat des ménages, comme l’allégement de la TVA sur l’électricité et sur le gaz naturel, la diminution des accises sur l’essence et sur le diesel, ainsi que la prolongation du tarif social pour l’énergie accordé à un groupe cible plus large. Par ailleurs, des dépenses supplémentaires ont été affectées à l’aide humanitaire à l’Ukraine ainsi qu’aux réfugiés arrivés en Belgique.

    Le déficit moins prononcé observé en 2022, soit une diminution de 1,9 point de pourcentage sur un an, est imputable au retrait des mesures de soutien temporaires liées au coronavirus et au raffermissement de l’économie. Ces deux éléments ont favorisé la poursuite de la diminution du ratio des dépenses primaires. Le ratio des recettes a quant à lui légèrement reculé sous l’effet des mesures de modération des prix de l’énergie.

    Quelles sont les principales catégories de dépenses en Belgique ?

    La classification des dépenses publiques par finalité (Classification of the functions of government‑COFOG) classe les dépenses publiques en 10 groupes comme l’illustre l’infographie Répartition des finances publiques belges en 2022.

    En 2022, plus de 50 % des dépenses publiques en Belgique se répartissaient en deux catégories de dépenses. Ainsi, la moitié des dépenses publiques sont consacrées à la protection sociale (38,2 %) et à la santé (15,3 %). Les autres catégories significatives sont l'administration générale, les affaires économiques et l'enseignement - elles représentent chacune une part similaire des dépenses totales, avec une moyenne de 12 % pour 2022. Le logement et les équipements collectifs sont de loin la plus petite catégorie, avec une part de dépenses limitée à 0,7 %.

    Évolution des dépenses publiques

    Les dernières données montrent que les plus fortes augmentations en pourcentage du total, par rapport à 2020 en Belgique, sont les postes de dépenses « défense » (+22,2 %), « loisirs, culture et cultes » (+13,5 %) et « logements et équipements collectifs » (+10,5 %). Le poste « affaires économiques » a quant à lui connu une légère baisse (-0,6 %). Sans surprise, les dépenses liées à l'aide militaire à l'étranger ont augmenté de 88,6 % en 2022 par rapport à l'année précédente.

    Recul du ratio d’endettement

    Le ratio d’endettement belge, après s’être élevé à 111,8 % du PIB en 2020, s’est replié pour atteindre 108,0 % du PIB en 2021 et 104,3 % du PIB en 2022. Le repli du taux d’endettement s’explique une nouvelle fois par la croissance économique nominale exceptionnellement forte, et plus précisément par sa composante de prix. La poussée de l’inflation intérieure, mesurée par le déflateur du PIB, se traduit en effet par un dénominateur plus élevé du ratio d’endettement et a de ce fait comprimé le ratio en  2022 de 3,7 points de pourcentage. Son niveau reste cependant élevé, affichant 6,7  points de pourcentage de plus qu’avant la crise du Covid-19  et 13,3 points de pourcentage de plus qu’en moyenne dans la zone euro.

    Chez nos trois principaux partenaires commerciaux, l’Allemagne et les Pays-Bas affichent un taux inférieur à 100 % du PIB tandis que le ratio français remonte à 114,6 % en 2020, avant de diminuer à 112,9 % en 2021 et 111,8 % en 2022, évoluant ainsi depuis 2020 au-dessus du ratio belge.

    Prévisions relatives au déficit budgétaire belge

    Les prévisions d’automne de la Commission européenne (15 novembre 2023) estiment le déficit budgétaire de la Belgique de 2023 à 4,9 % du PIB, ce qui se révèle moins prononcé que lors de l’estimation précédente en mai 2023. Pour 2024 et 2025, la Commission européenne anticipe un déficit budgétaire de respectivement 4,6 % et de 5,0 %. L’OCDE (29 novembre 2023), envisage un déficit de 4,9 % du PIB pour 2023 contre respectivement 4,8 % et 5,0 % pour 2024 et 2025.

    La Commission européenne estime désormais le ratio d’endettement à 106,3 % du PIB pour 2023 et prévoit un endettement à la hausse de 106,4 % pour 2024 et de 107,3 % pour 2025. L’OCDE pour sa part envisage aussi une augmentation de la dette publique belge sur l’horizon de prévision à 105,3 % du PIB pour 2023, à 107,4 % pour 2024 et à 109,8 % pour 2025.

    Dernière mise à jour
    9 avril 2024