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Réduire la fracture numérique pour l’ensemble des consommateurs dans la société

Éditeur
AB-REOC
Auteur(s)

Leen De Cort et Virginie Van Overbeke

Date de publication

En 2021, on apprenait que 46% des belges de 16 à 74 ans présentaient une vulnérabilité numérique. Ce chiffre important indique qu’une grande partie de la population n’a pas un accès suffisant ni aisé à des services essentiels, ce qui entrave leur participation au sein de la société et entraîne de ce fait une perte d’autonomie.

L’étude de l’AB-REOC essaie de mettre en évidence, à travers une analyse de la littérature, des chiffres clés de Statbel, et des témoignages, les conséquences de cette fracture.

Résultat de l’étude

L’analyse nous démontre qu’il existe encore de fortes fractures dans des domaines très importants de la société, que ce soit en matière d’énergie, dans le secteur financier, la santé, la mobilité ou même dans les relations des consommateurs avec l’administration. Et que ces fractures numériques se cumulent souvent et s’additionnent aux fractures liées aux différents profils des consommateurs. Cela a notamment pour conséquence que la digitalisation de la société est très souvent perçue par le public précarisé comme une manière de transférer la responsabilité vers le citoyen et/ou le consommateur. L’étude mets donc en relief les différents freins à l’inclusion numérique de manière très concrète.

La fracture numérique a changé au cours des années. La fracture de la possession étant diminué substantiellement lors du période COVID (en 2021, seul 6% de la population n’avait pas accès à Internet, dont 12% chez les ménages en situation financier difficile), mais la fracture de compétence reste très important : 28% des Belges manquent complètement les notions de bases concernant la sécurité en ligne.  Dans le monde digitale, l’asymétrie d’information, ainsi que la professionnalisation des fraudeurs en ligne, la connaissance des mesures de sécurité et de privacy par exemple deviennent une compétence clé.

L’AB-REOC souligne l’importance de continuer de faire ce type d’analyse. Une analyse de la problématique dans des secteurs clés de la société permets d’identifier les problèmes pratiques à laquelle sont confrontés certains consommateurs, et d’y trouvé une réponse adéquate. Des groupes de réflexion interfédéraux peuvent être une bonne manière d’approche.

Quelques recommandations

Afin de combler les problèmes de la fracture numérique, il est important d’adapter au plus vite certains mesures comme la reconnaissance de l’accès à internet comme un besoin fondamental, la reconnaissance du matériaux IT comme des biens indispensables (et donc insaisissables), et une tarification sociale pour les abonnements télécoms. Il convient aussi de soutenir largement les initiatives sur le terrain, en incluant toutes les parties prenantes, garantir l’assistance et l’accompagnement pour tous, supprimer les « déserts d’Espaces Publics Numériques » et élargir les missions de ces EPN.

En ce qui concerne le développement de services et de produits numérique, l’e-inclusion est centrale dès la conception et doit le rester lors des mises à jour ultérieures. Enfin, il convient d’être plus ambitieux sur la transposition de la directive « accessibilité » (en y intégrant également le concept « FALC » (Facile à lire et écrire).

À propos des auteurs

Cette étude a été réalisée par l'AB-REOC, qui est une association sans but lucratif offrant une plate-forme aux différentes organisations de défense des consommateurs. Cette étude est publiée sur le site internet du SPF Économie, avec son accord. Ce dernier met cet espace à la disposition de l'AB-REOC mais n'est pas responsable du contenu de ses études.

Dernière mise à jour
5 avril 2023