Fan d’un artiste dont le concert risque d’être « sold out » rapidement ? ... Soyez vigilant et réfléchissez avant de vous précipiter sur le premier site de vente affiché dans les moteurs de recherches.

La revente de titres d’accès à des événements est réglementée par la loi belge depuis le 1er octobre 2013 (loi du 30 juillet 2013 relative à la revente de titres d’accès à des événements).

Revente par voie traditionnelle

La revente de manière habituelle est interdite. La revente de manière occasionnelle à un prix supérieur au prix définitif communiqué par le vendeur initial est interdite.

Si le vendeur officiel est informé d’un cas de revente interdite, il peut invalider le ticket (« blacklisting »). Lorsqu’un consommateur se présente à la salle de concert muni d’un ticket déclaré non valable, il s’en verra refuser l’accès.

Revente sur internet

Si la revente a eu lieu sur Internet par l’intermédiaire d’une entreprise établie dans un autre Etat member d' l'UE, il appartient en principe à l’autorité de cet Etat, qui a en charge la protection des consommateurs, de faire respecter la réglementation en vigueur dans cet Etat. Or, il faut savoir que la revente n’est pas en soi interdite dans tous les Etats membres. Le plus souvent,  c’est aux entreprises qui revendent les tickets d’informer les consommateurs du risque encouru, mais c’est là que le bât blesse. Même lorsqu’elles le mentionnent clairement sur leur site web, les consommateurs semblent passer outre l’avertissement, ce qui entraine bien souvent de mauvaises surprises à l’entrée de l’événement.

Informations de base à fournir au consommateur

En vertu de la réglementation européenne, les entreprises qui revendent des tickets doivent fournir des informations suffisantes au consommateur, sans quoi il peut être question de pratique commerciale déloyale. Les informations qui doivent toujours être mentionnées de manière claire et non équivoque sont :

  • la qualité du vendeur : le consommateur doit savoir clairement qu’il ne traite pas avec le vendeur officiel de tickets ;
  • la nature du ticket proposé : le consommateur doit être clairement informé qu’il s’agit d’un ticket revendu et, le cas échéant, que le prix à payer est supérieur à la valeur indiquée sur le ticket ;
  • le risque : le consommateur doit être informé qu’il est possible que l’accès lui soit refusé avec le ticket proposé s’il a été « blacklisté » ;
  • les modalités de remboursement en cas :
    • de ticket déclaré non valable,
    • de concert reporté ou annulé.

Les entreprises qui achètent des tickets en grande quantité pour les revendre sur internet sont généralement établies à l’étranger. Il convient d’être particulièrement vigilant et de réfléchir avant de se précipiter sur le premier site de vente affiché dans les moteurs de recherche.

Des sites de revente, dont la présentation peut faire penser qu’ils sont eux-mêmes à l’origine de l’organisation du concert, se livrent à la spéculation. Ils profitent du fait que la livraison des tickets aura lieu plusieurs mois après le paiement, le plus souvent quelques jours avant l’événement. Ils prennent le risque d’être dépassés par la demande et de ne pas disposer des tickets au moment venu, et le consommateur, lui risque de ne pas pouvoir assister au concert tant attendu. Au mieux, le revendeur légitime remboursera le consommateur, au pire, si le site était un faux site, le fraudeur aura eu le temps nécessaire pour transférer ses recettes et même de disparaître de la circulation.

Comment fonctionne cette arnaque ?

Les fraudeurs enregistrent un nom de domaine qui donne l’impression d’être un point de vente officiel pour les tickets de concert. Ce nom de domaine peut être général ou choisi spécifiquement en fonction d’une tournée particulière.

Les fraudeurs se concentrent sur les grands concerts populaires dont les billets sont très vite « sold out » (vendus en deux heures à peine). Ils opèrent juste après l’annonce du concert ou de la tournée, avant le début des préventes, et donc le plus souvent des mois avant que le concert ait effectivement lieu.

Par la suite, des techniques d’optimalisation des termes de recherche et des publicités sponsorisées font en sorte que les consommateurs en quête de tickets pour ces concerts sur internet soient attirés sur ces sites web frauduleux, qui apparaissent souvent avant celui du vendeur officiel dans les résultats des moteurs de recherche.

Le consommateur commande les tickets sur le site frauduleux, les paie immédiatement par carte de crédit et reçoit un e-mail de confirmation d’apparence professionnelle, mais n’aura jamais ces tickets, ou recevra dans de nombreux cas un ticket falsifié ou non valable.

Ce mode opératoire offre certains avantages au fraudeur

Tout d’abord, le consommateur, emporté par le battage publicitaire, se montre moins vigilant lorsqu’il veut acheter ses tickets pour un concert populaire. Il sait que l’événement sera rapidement «sold out», et achète donc souvent sur le premier site qui propose des places.

Ensuite, le fraudeur profite du fait que le consommateur accepte que l’envoi et la livraison des tickets aient lieu plusieurs mois plus tard, généralement quelques jours ou semaines à peine avant la date du concert. Cela laisse au fraudeur le temps nécessaire pour transférer ses recettes et même disparaître de la circulation.

Si vous avez payé par carte de crédit et que vous êtes victime d’une fraude, vous pouvez contester la transaction via, par exemple,  http://www.macarte.be . Avant d’en arriver là, consultez les mises en garde sur http://www.ilovemyticket.be ou sur www.safeconcerts.com.

Signalez la revente de tickets à l’Inspection économique

En effet, la législation sur la revente de tickets relève de la compétence de l’Inspection économique du SPF Economie. Grâce à ces signaux, l’Inspection économique peut suivre les problèmes de près et intervenir dans les cas où cela est possible et nécessaire. Attention : elle n’est pas habilitée à intervenir sur base individuelle, ni à résoudre un litige, et ne peut donc pas vous aider à récupérer le montant payé en excédent au site de revente. Pour cela, vous devez vous adresser au revendeur lui-même ou intenter une action devant un tribunal. 

Vous pouvez signaler la revente illégale de tickets telle que décrite ci-dessus au Point de contact

Que devez-vous absolument mentionner dans votre signalement ?

  • Sur quel site avez-vous acheté le ticket ?
  • De quel concert s’agit-il ? Précisez également le lieu et la date.
  • Combien avez-vous payé ?
  • Le numéro du ticket.
  • Et surtout : n’oubliez pas de joindre un scan du ticket ou le ticket lui-même (e-ticket).

Vidéo (You Tube)

Fiche pratique (PDF, 388.7 Ko)

Dernière mise à jour
3 février 2023