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    La société numérique s'accompagne de nouvelles technologies et de nouveaux moyens d'apprendre, de se divertir, de travailler, d'explorer et de réaliser ses ambitions. Cependant, la transformation numérique comporte encore de nombreux défis. Pendant la crise sanitaire de 2020 notamment, la profonde dépendance de notre société aux solutions numériques est apparue évidente. En 2023, l'Union européenne (UE) a pris davantage de mesures pour réaffirmer son leadership technologique et faciliter, promouvoir et évaluer la transformation numérique d'ici à 2030.

    Le service Compétitivité examine la compétitivité de la Belgique à l'aide de trois indicateurs :

    1. l’indice de l’économie et de la société numériques (DESI),
    2. le classement IMD de la compétitivité numérique,
    3. l'état du commerce électronique dans notre pays.

    L’indice de l’économie et de la société numériques

    Depuis 2014, la Commission européenne (CE) suit les progrès numériques des États membres et publie chaque année un indice de l'économie et de la société numériques (ci-après DESI, pour Digital Economy and Society Index). Son dernier rapport a été publié en octobre 2022. Depuis 2023, la Commission européenne a attribué un nouveau rôle à l'initiative DESI, comme prévu par la Décennie numérique 2030. Le DESI est désormais intégré au rapport sur l'état d'avancement de la Décennie numérique et complète le suivi des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs numériques.

    Cette nouvelle dynamique reflète un changement d'orientation qui consiste à passer de l'évaluation des performances relatives d'un pays à un effort collectif visant à combler le fossé qui nous sépare des objectifs de la Décennie numérique 2030. Globalement, le DESI 2023 se concentre sur quatre thèmes principaux :

    1. les compétences numériques ;
    2. l’infrastructure numérique ;
    3. la transformation numériques des entreprises ;
    4. la transformation numériques des services publics.

    Dans ces quatre domaines, 34 indicateurs résument les performances de l'Europe. Contrairement aux années précédentes, un score global par état membre n'est plus publié. En raison de ce changement, nous avons choisi de donner un aperçu des indicateurs qui contribuent le plus à la compétitivité de la Belgique.

    Les compétences numériques

    Près de la moitié de la population belge ne possède pas les compétences numériques de base. Le niveau des compétences numériques de base en Belgique se situe juste au-dessus de la moyenne européenne de 54 %, mais nettement en dessous de l'objectif de 80 % fixé pour la Décennie numérique 2030. Si la Belgique doit redoubler d'efforts en matière de compétences numériques de base, 33 % de nos entreprises proposent déjà une formation de base aux TIC sur le lieu de travail. Grâce à cela, la Belgique surpasse les pays voisins. La proportion de spécialistes en TIC dans la population active belge est de 5,6 %, soit plus que la moyenne européenne de 4,6 %. Notre pays dépasse l'Allemagne et la France en la matière.

    L’infrastructure numérique

    La Belgique a augmenté le nombre de ménages couverts par des réseaux fixes à très haute capacité (VHCN) et atteint 78 %, soit un niveau supérieur à la moyenne de l'UE située à 73 %. Malgré des améliorations par rapport aux années précédentes, la Belgique reste loin derrière en matière de couverture en fibre optique (17 % contre 56 %). En ce qui concerne la couverture 5G globale et l'objectif d'atteindre une couverture de 100 % d'ici 2030, la Belgique a fait des progrès remarquables, passant de 4 % en 2021 à 30 % en 2022. Mais cela reste nettement inférieur à la moyenne européenne (81 %) ou à celle des pays voisins.

    La transformation numérique des entreprises

    La Belgique est particulièrement performante en matière de numérisation des entreprises. Elle obtient de très bons résultats en ce qui concerne le nombre de PME ayant au moins un niveau de base d'intensité numérique (77 % contre 69 % au niveau de l'UE). La Belgique se situe au-dessus de la moyenne de l'UE en ce qui concerne plus particulièrement le big data, le cloud, l'intelligence artificielle (IA) et la proportion de PME qui vendent déjà en ligne. Avec les Pays-Bas, nous devançons l'Allemagne et la France pour la plupart de ces indicateurs.

    La transformation numérique des services publics

    La Belgique continue de progresser en matière de services publics numériques. Le nombre d'utilisateurs de services publics a crû de 13 % par rapport à 2022 (75 % contre 88 %). La Belgique affiche également des résultats supérieurs à la moyenne européenne en ce qui concerne les services publics numériques pour les citoyens (score de 81 contre 77) et les entreprises (score de 88 contre 84).

    IMD, classement de la compétitivité numérique

    L'Institute for Management Development (ou IMD) publie chaque année un classement mondial de la compétitivité numérique (World Digital Competitiveness Ranking - WDCR). Contrairement au DESI, développé par la CE, l'analyse de l'IMD se fait à l'échelle mondiale et prend donc également en compte les pays non européens. La dernière édition, datant de 2023, positionne la Belgique au 15e rang sur 64 pays. Dans ce classement, parmi les pays voisins, la Belgique n'est surpassée que par les Pays-Bas (2e) et performe mieux que l'Allemagne (23e) et la France (27e). Aucun pays n’a progressé autant que la Belgique (+8 places) en 2023 hormis la République tchèque, qui gagne neuf places.

    Grâce à ce grand groupe international de pays, la Belgique peut se compter parmi les meilleurs pays. En effet, elle devance plus de 75 % des économies concernées.

    Le WDCR met en exergue les mêmes problèmes pour la Belgique que le DESI. à titre d’exemple, l'IMD souligne que la Belgique devrait investir davantage dans l'infrastructure des technologies vertes et numériques et s'attaquer aux pénuries sur le marché du travail en promouvant l'apprentissage en continu et en fournissant une meilleure orientation vers les emplois STEM et/ou techniques.

    Par ailleurs, la Belgique se classe parmi les meilleurs de sa catégorie en ce qui concerne le capital risque (1er), l'expérience internationale (2e) et l'utilisation des big data et de l'analytique (2e).L’e-commerce comme point fort pour la compétitivité de la Belgique

    Le commerce électronique désigne l'échange de biens ou de services par le biais de réseaux informatiques tels que l'internet. En 2024, le paysage du commerce électronique en Belgique couvre un groupe diversifié de plateformes de commerce électronique, d'entreprises traditionnelles ou de petites entreprises vendant des produits via leurs boutiques en ligne. Le commerce électronique est donc devenu un élément important de la compétitivité de la Belgique pour se distinguer des pays voisins.

    Les données d'Eurostat indiquent que 75 % des Belges ont acheté des produits ou des services en ligne au cours de l'année écoulée (2023). Il s’agit d’un accroissement de 25 % par rapport à 2017 et de 0,5 % par rapport à 2022. Cette proportion est supérieure à la moyenne de l'UE (70 %) et place notre pays au 13e rang sur un total de 38 pays européens.

    Du côté de l'offre, il ressort que 30,5 % des entreprises belges (à l'exclusion du secteur financier et des entreprises qui réalisent au moins 1 % de leur chiffre d'affaires avec des ventes en ligne) utilisaient le commerce électronique en 2023 (29,5 % en 2022), dont 26,5 % utilisaient des outils en ligne tels que des sites web, des applications ou des market places. Cela place la Belgique en huitième position sur 36 pays européens. Les entreprises belges surpassent ainsi tous les pays voisins, dont les Pays-Bas (25,1 %), l'Allemagne (19,6 %) et la France (13,4 %). À titre de comparaison, la moyenne européenne se situe à 19,7 % d'entreprises ayant recours au commerce électronique en 2023. Le commerce de gros et de détail (G) est le secteur qui compte le plus d'entreprises pratiquant le commerce électronique (45,6 %).

    La part du commerce électronique dans le chiffre d'affaires total de toutes les entreprises a atteint 26,6 % en 2023, contre 27,7 % en 2022 et 28,2 % en 2021. Il s'agit donc d'un léger recul, qui permet tout de même de conserver la quatrième place sur un total de 34 pays européens. Dans l'UE, le commerce électronique représentait 18 % des ventes totales, un chiffre nettement inférieur à la performance de la Belgique. Nos voisins ont également réalisé une part moins importante de leur chiffre d'affaires dans le commerce électronique en 2023 (19 % pour les Pays-Bas, 17,7 % pour l'Allemagne et 11,5 % pour la France).

    Dernière mise à jour
    9 avril 2024