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    La société numérique s'accompagne de nouvelles technologies et de nouveaux moyens d'apprendre, de se divertir, de travailler, d'explorer et de réaliser ses ambitions. Cependant, la transformation numérique comporte encore de nombreux défis. Pendant la crise sanitaire de 2020 notamment, la profonde dépendance de tous les individus aux solutions numériques est apparue évidente. Cette importance croissante de la technologie numérique affecte aujourd'hui la compétitivité d'un pays.

    Le service Compétitivité examine la compétitivité de la Belgique à l'aide de trois indicateurs :

    1. l’indice de l’économie et de la société numériques,
    2. le classement IMD de la compétitivité numérique,
    3. l'état du commerce électronique dans notre pays.

    Indice de l’économie et de la société numériques

    Depuis 2014, la Commission européenne (CE) suit les progrès numériques des États membres et publie chaque année un indice de l'économie et de la société numériques (ci-après DESI, pour Digital Economy and Society Index). La publication la plus récente du rapport DESI date d'octobre 2022 et comprend 32 indicateurs basés principalement sur les données de 2021. La méthodologie, la nature et le nombre d'indicateurs utilisés ont évolué au fil des ans.

    Globalement, le DESI 2022 se concentre sur quatre thèmes principaux :

    1. le capital humain,
    2. la connectivité,
    3. l'intégration des technologies numériques,
    4. les services publics numériques .

    Ces quatre thèmes principaux se voient chacun attribuer un poids égal de 25 % et forment ainsi l'indice DESI global permettant d’apprécier au fil des ans les progrès d'un pays en termes de progrès numérique.

    Les performances de la Belgique sont inférieures aux attentes

    Les performances de la Belgique sont globalement en baisse par rapport à 2019 et 2020. La Belgique est en effet passée d'un niveau supérieur à la moyenne de l'UE en 2021 à un niveau juste inférieur à la moyenne de l'UE en 2022. Sur les 27 États membres de l'UE, notre pays se situe désormais au 16e rang avec un score de 50,3 %, perdant quatre places par rapport à 2021. Ce faisant, la Belgique fait moins bien que les Pays-Bas (67,4 %), la France (53,3 %) et l'Allemagne (52,9 %) et se situe en dessous de la moyenne de l'UE (52,3 %) pour la première fois en 2022. Cela indique que la Belgique progresse plus lentement que les autres pays. Toutefois, les comparaisons des classements d'une année à l'autre doivent être interprétées avec prudence en raison des changements méthodologiques.

    La Finlande, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède restent les leaders absolus de l'UE en la matière. Pourtant, ces pays doivent également relever des défis numériques. La lutte contre la pénurie de main-d'œuvre dans les emplois numériques fait notamment partie d'une recommandation européenne spécifique aux Pays-Bas ; elle constitue également une faiblesse de la Belgique.

    Le manque de profils numériques et la connectivité comme talon d’Achille

    En matière de nombre de diplômés en TIC, la Belgique fait nettement moins bien que la moyenne de l'UE en 2022 et a peu progressé dans ce domaine ces dernières années. Sur 27 pays, notre pays se classe 26e avec une part de 2,2 % de diplômés en TIC.à l’instar de la France (3,6 %) et des Pays-Bas (3,4 %), nous performons moins bien que la moyenne européenne (3,9 %).

    La Belgique est par ailleurs le pays qui progresse le plus lentement de tous les États membres de l'UE sur le plan de la connectivité. Pour le déploiement des réseaux 5G, la couverture en fibre optique et l'indice des prix du haut débit, la Belgique réalise un score nettement moins bon que nos voisins et le reste de l'Europe. Les performances sont également médiocres en ce qui concerne l’open data (55 % contre 81 % pour l'UE).

    Bons résultats en matière d’intégration des technologies numériques

    La Belgique se classe au sixième rang de l'UE en 2022 sur le plan de l'intégration des technologies numériques car les entreprises belges adoptent en grand nombre les technologies numériques dans leurs activités. Les plus notables sont le nombre d'entreprises utilisant le cloud ainsi que le nombre de petites et moyennes entreprises (PME) vendant en ligne. Ces performances sont bien supérieures à la moyenne de l'UE (13 et 12 points de pourcentage, respectivement).

    La Belgique affiche également de bons résultats en ce qui concerne les utilisateurs de l'administration en ligne. Cette part a considérablement augmenté et se situe désormais 9 points de pourcentage au-dessus de la moyenne de l'UE (74 % contre 65 %).

    Le classement des « femmes dans le numérique » comme outil d'inclusion numérique

    L’indice DESI 2022 comprend également un tableau de bord sur l'inclusion des femmes dans l'ère numérique, appelé Women in Digital (ou WiD). Pour cartographier l'inclusion des femmes, la CE a examiné

    1. l'utilisation d'internet
    2. les compétences numériques des utilisateurs d'internet
    3. les données chiffrées sur l'emploi

    Dans l'ensemble, la Belgique se classe 12e sur les 27 États membres de l'UE en 2022. Avec un score de 58,3 %, notre pays fait 3,4 points de pourcentage de mieux que la moyenne de l'UE et dépasse l'Allemagne (47,8 % seulement).

    Si les femmes belges acquièrent de plus en plus de connaissances numériques, la principale priorité de la prochaine décennie reste l'inclusion des femmes dans les professions et les études supérieures orientées vers les TIC/STEM. C'est pourquoi la Belgique, en collaboration avec le SPF Economie, a procédé à la mise en place de la stratégie nationale et intersectorielle Women in Digital , qui vise à prendre des mesures concrètes et à exploiter tout le potentiel du rôle des femmes dans une société numérique.

    IMD, classement de la compétitivité numérique

    L'Institute for Management Development (ou IMD) publie chaque année un classement mondial de la compétitivité numérique (WDCR) entre 63 pays. Dans la dernière édition de 2022, la Belgique se classe 23e sur 63 pays, après les Pays-Bas (6e), l'Allemagne (19e) et la France (22e).

    Le classement est assez similaire à celui de l'indice DESI 2022, la Belgique se plaçant à nouveau juste derrière ses voisins. La différence entre les deux indices est que le DESI ne sert d'indicateur que pour l'Europe, tandis que le WDCR réalise son analyse au niveau mondial. Grâce à ce groupe international de pays plus large, il faut noter que la Belgique se classe désormais parmi les meilleurs pays. En effet, elle laisse dans son sillage quelque 60 % des économies classées.

    Le WDCR met en exergue les mêmes problèmes que le DESI en ce qui concerne la Belgique. En effet, l'IMD souligne, par exemple, que le faible nombre de diplômés en sciences et l’infrastructure technologique (pensez à la 5G et à la connexion haut débit sans fil) pourraient mettre en péril la compétitivité de notre pays. Enfin, nous sommes parmi les meilleurs élèves pour la législation sur l'immigration (7e), les dépenses publiques totales en matière d'éducation (8e) et les dépenses totales des entreprises pour la recherche et le développement (5e).

    L’e-commerce comme point fort pour la compétitivité de la Belgique

    Le commerce électronique désigne l'échange de biens ou de services par le biais de réseaux informatiques tels que l'internet. En 2023, le paysage du commerce électronique en Belgique couvre un groupe diversifié de plateformes de commerce électronique, d'entreprises traditionnelles ou de petites entreprises vendant des produits via leurs boutiques en ligne. Le commerce électronique est donc devenu un élément important de la compétitivité de la Belgique pour se distinguer des pays voisins dans ce domaine.

    Les données d'Eurostat indiquent que 75 % des Belges ont acheté des produits ou des services en ligne au cours de l'année écoulée (2022). Il s’agit d’une augmentation de 25 % par rapport à 2017 et une légère baisse de 0,5 % par rapport à 2021. Toutefois, le résultat de 2022 en la matière est largement supérieur à la moyenne de l'UE de 68 %.

    Du côté de l'offre, 29,1 % des entreprises belges (hors secteur financier) ont utilisé le commerce électronique en 2022 (31,6 % en 2021), dont 23,4 % via des outils en ligne tels que des sites web, des applications ou des market places. Quelle que soit la taille des entreprises, la Belgique fait à cet égard un peu moins bien que les Pays-Bas (30,6 %) mais devance l'Allemagne et la France présentant des résultats plus faibles (respectivement 22,4 % et 16,9 %). En comparaison, la moyenne européenne est de 22,8 % d'entreprises ayant eu recours au commerce électronique en 2022, dont 19,4 % via un outil en ligne.

    La part de l'e-commerce dans les ventes des entreprises belges s’élève à 29,1 % des chiffres d’affaires totaux en 2022, contre 28,2 % en 2021 et 31,4 % en 2020. Dans l'UE, le commerce électronique représentait 17,6 % des ventes, un chiffre nettement inférieur à celui de la Belgique. Les pays voisins ont réalisé une part plus petite de leur chiffre d'affaires dans le commerce électronique en 2022 (19,9 % pour les Pays-Bas, 17,3 % pour l'Allemagne et 11 % pour la France).

    Dernière mise à jour
    15 mars 2023