Table of Contents
Les graphiques et informations sur cette page présentent exclusivement les données de 2023 relatives aux faillites et pertes d’emplois des entreprises occupant moins de 250 travailleurs (les PME).
La répartition des faillites et pertes d’emplois au sein des PME est analysée au travers de plusieurs variables :
- la classe de taille de l’entreprise (micro-, petite ou moyenne entreprise)
- son secteur d’activité
- la région de résidence du siège social
- le genre de son/ses administrateur(s)
- la forme juridique
- l’âge de l’entreprise
En 2023, les entreprises de moins de 250 travailleurs représentaient 99,99 % des faillites et 92,76% des pertes d’emplois. Au total, 10.242 PME ont fait faillite, entraînant la perte de 25.525 emplois. Cela représente en moyenne 2,5 emplois perdus par faillite. Le dénombrement des faillites d'entreprises en Belgique s’effectue sur la base des statistiques sur les faillites établies par Statbel. Celles-ci se fondent sur des données de la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) et du répertoire statistique d’entreprises, complétées par les déclarations des tribunaux de commerce. Les greffes des tribunaux de commerce fournissent mensuellement l'information pour toutes les faillites ouvertes dans leur arrondissement judiciaire.
Pour une meilleure compréhension des faillites et des pertes d’emplois, il convient de tenir compte des évolutions chronologiques et des nombreux facteurs extérieurs qui peuvent influencer à la hausse ou à la baisse le nombre de faillites. Ces éléments sont évoqués dans la page « Évolution annuelle et mensuelle des faillites et pertes d’emplois ».
Répartition des faillites et pertes d’emplois au sein des PME par taille, secteurs d’activité, régions, genre, durée de vie, forme juridique et type de contrat
Taille
Parmi les 10.242 petites et moyennes entreprises (occupant moins de 250 travailleurs) défaillantes en 2023, on dénombre 9.900 entreprises occupant moins de 10 salariés, ce qui représente 96,7 % des faillites. Ces faillites de micro-entreprises ont provoqué la perte de 18.115 emplois, soit un peu plus de 70 % des 25.525 pertes d’emplois dues aux faillites de PME. A contrario, si seulement 3,3 % des faillites de PME sont survenues dans des entreprises occupant 10 à 49 travailleurs, celles-ci ont pourtant causé la perte de 6.585 emplois, soit un quart des pertes d’emplois occasionnées par des faillites de PME.
Le nombre d’emplois perdus en moyenne par faillite est, en toute logique, directement corrélé à la classe de taille de l’entreprise.
- Micro-entreprises : 1,8 emploi perdu en moyenne par faillite
- Petites entreprises : 19,6 emplois perdus en moyenne par faillite
- Moyennes entreprises : 137,5 emplois perdus en moyenne par faillite
Secteurs d’activité
Une ventilation des faillites et des pertes d’emplois par secteur permet d’identifier les activités les plus confrontées aux défaillances d’entreprises pour l’année 2023.
Le commerce, la construction et l’horeca sont les trois secteurs d’activité les plus touchés par les faillites.
- Le secteur de la construction (section NACE F) recense, en 2023, le plus grand nombre de faillites parmi les PME, soit 2.230 faillites ayant causé la perte de 4.565 emplois. Il s’agit d’un cinquième de l’ensemble des faillites (21,8 %) et 17,9 % des pertes d’emplois.
- Avec 2.092 faillites enregistrées en 2023 représentant 4.296 emplois perdus, le secteur du commerce (section NACE G) enregistre un nombre de PME défaillantes et de pertes d’emplois à peine inférieur au secteur de la construction. Le commerce est le deuxième plus grand secteur d’activité en Belgique en nombre de PME.
- L’horeca (section NACE I) se classe en troisième position en nombre de faillites, mais comptabilise par contre le plus grand nombre d’emplois perdus. Il représente environ 20 % des PME défaillantes et une égale proportion des pertes d’emplois qui en découlent. Il s’agit respectivement de 1.984 faillites et 5.122 pertes d’emplois. Ce secteur d’activité ne regroupe pourtant que 6 % de l’ensemble des PME en Belgique. Le secteur de l’horeca se distingue régulièrement par un taux de faillite supérieur à la moyenne des autres secteurs.
En 2023, ces trois activités rassemblaient 61,6 % des défaillances et 54,8 % des pertes d’emplois de PME, une situation comparable à celle de 2022 et 2021.
Le secteur de l’industrie manufacturière (section NACE C) représente 4,3 % des faillites et 8,7 % des pertes d’emplois. C’est le secteur qui génère le deuxième plus grand nombre de pertes d’emplois par faillite : 5.
Le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques (section NACE M) compte le plus grand nombre de PME en Belgique. Pourtant, il ne compte que 778 faillites en 2023,soit 7,6 % du total, ayant causé la perte de 1.653 emplois (6,5 % de l’ensemble des pertes d’emplois). Une PME active dans ce secteur n’occasionne que 2,1 pertes d’emplois en moyenne en cas de faillite.
Le nombre de faillites et de pertes d’emplois parmi les différents secteurs d’activités est à mettre en regard de leur importance respective au sein de l’économie belge. Afin d’apprécier plus en détail la répartition sectorielle des PME belges, vous pouvez consulter la page PME par secteur d’activité.
Le nombre moyen d’emplois perdus par faillite fluctue selon le secteur d’activité dans lequel les PME évoluent.
- Industrie manufacturière (section NACE C) : 5 emplois perdus en moyenne par faillite
- Hébergement et restauration (section NACE I) : 2,6 emplois perdus en moyenne par faillite
- Construction (section NACE F) : 2 emplois perdus en moyenne par faillite
- Commerce (section NACE G) : 2,1 emplois perdus en moyenne par faillite
- Activités spécialisées, scientifiques et techniques (section NACE M) : 2,1 emplois perdus en moyenne par faillite
Consultez la page « Taux de faillite » pour des informations plus détaillées sur le taux de faillite, notamment au niveau sectoriel.
Régions
Presque trois faillites de PME sur cinq sont intervenues en Flandre, soit 5.907 faillites sur un total de 10.242. La région de Bruxelles-Capitale compte 1.679 faillites, soit 16,4 % des faillites de PME et la Wallonie 2.656 (soit 26 %).
La Flandre est le théâtre d'un peu plus de la moitié (56,7 %) des pertes d'emplois engendrées par les défaillances des petites et moyennes entreprises belges, totalisant ainsi 14.477 emplois perdus. Conformément à la tendance observée en matière de faillites, la Wallonie enregistre un nombre plus élevé de pertes d'emplois par rapport à Bruxelles. En effet, 27,6 % des pertes d'emplois sont localisées en Wallonie (7.035) contre 15,7 % à Bruxelles (4.013).
En moyenne, une faillite de PME entraîne la perte de 2,6 emplois en région wallonne et de 2,5 emplois en Flandre pour l'année 2023. Les entreprises bruxelloises défaillantes, quant à elles, affichent une moyenne de 2,4 emplois perdus par faillite.
Genre
Près des deux tiers (63,8 %) des entreprises en situation de faillite sont dirigées uniquement par des administrateurs masculins, soit un total de 6.530 cas. En revanche, seulement 1.101 entreprises en faillite sont gérées exclusivement par des administratrices, représentant à peine 10,7 % de l'ensemble.
Dans environ un quart (24,4 %) des cas de faillite, l’entreprise est gérée par un partenariat mixte où des femmes et des hommes occupent des postes d’administrateurs.
Durée de vie de l’entreprise
Les premières années de vie d’une entreprise sont généralement cruciales pour leur survie. Les faillites sont fréquentes au sein des start-up et des entreprises de moins de cinq ans.
En 2023, 4.075 PME établies depuis au moins un an mais moins de cinq ans ont fait faillite. Cela représente plus d’un tiers des faillites de PME et des pertes d’emplois. Parmi l’ensemble des faillites de PME prononcées, un quart concernait des entreprises existant depuis au moins cinq ans mais moins de dix ans (2.554). Elles ont causé 5.768 pertes d’emplois.
Toutes classes de taille confondues, les entreprises plus « âgées » sont à l’origine de davantage de pertes d’emplois en moyenne que les entreprises plus jeunes. Une entreprise faisant faillite après plus de vingt années d’existence occasionne 1,5 emploi perdu supplémentaire comparé aux entreprises de moins de cinq ans. Il convient toutefois de préciser que les entreprises qui existent depuis moins d'un an sont responsables de deux emplois perdus en moyenne.
- Moins d’une année : 1,9 emplois perdus en moyenne par faillite
- 1-5 ans : 2,2 emplois perdus en moyenne par faillite
- 5-10 ans : 2,3 emplois perdus en moyenne par faillite
- 10-15 : 2,6 emplois perdus en moyenne par faillite
- 15-20 : 2,4 emplois perdus en moyenne par faillite
- 20 ans et plus : 3,6 emplois perdus en moyenne par faillite
Forme juridique de l’entreprise
Parmi les 10.242 PME défaillantes en 2023, 6.287 étaient des SRL, soit la majorité (61,4 %). Les faillites des SRL sont à l’origine de 15.962 pertes d’emplois, soit 62,5 % des emplois perdus à la suite des faillites de PME en 2023. À titre de comparaison, ces formes de société représentent environ 37 % de l’ensemble des PME actives en Belgique.
Avec 2.347 faillites enregistrées, les indépendants exerçant en personne physique représentent la seconde forme juridique la plus importante parmi les PME défaillantes. Ils comptabilisent presque un quart des faillites. Celles-ci sont responsables de la perte de 3.368 emplois, soit environ 13 %. À titre de comparaison, près de la moitié des PME assujetties à la TVA actives en Belgique sont des personnes physiques.
402 entreprises de moins de 250 employés établies en sociétés anonymes (SA) ont fait faillite en 2023 (la société en commandite par actions entre également dans cette catégorie). Cela représente seulement 4,0 % des faillites mais a occasionné un dixième des pertes d’emplois. Une faillite de SA provoque en moyenne la perte de 6,6 emplois.
Le nombre de faillites et de pertes d’emplois selon la forme juridique des entreprises est à mettre en regard de leur importance respective au sein de l’économie belge. Afin d’en savoir plus sur la répartition des formes juridiques au sein de la population de PME en Belgique, consultez la page « PME par forme juridique ».
Le nombre moyen d’emplois perdus par faillite fluctue selon la forme juridique de la PME.
- SA : 6,6 emplois perdus en moyenne par faillite
- SC : 3,4 emplois perdus en moyenne par faillite
- Indépendants : 1,4 emploi perdu en moyenne par faillite
- SPRL : 2,5 emplois perdus en moyenne par faillite
Type de contrat
Les statistiques recueillies par Statbel permettent également de distinguer les pertes d’emploi en fonction du type de contrat. 9.136 pertes d’emplois concernaient des contrats à temps plein. Il s’agit d’un peu plus d’un tiers des pertes d’emplois au sein des PME en 2023. 19,6 % des pertes d’emplois ont touché des travailleurs à temps partiel et 44,6 % des employeurs salariés. Les employeurs salariés sont des employeurs qui se paient un salaire.
Provinces
La carte ci-dessous représente la répartition des faillites et pertes d’emplois dans les provinces belges en 2023.
Sources et définitions
Faillite
Une faillite est déclarée dès qu’une entreprise remplit trois conditions cumulatives :
- être une entreprise, à savoir :
- toute personne physique qui exerce à titre indépendant une activité professionnelle
- toute personne morale
- toute autre organisation sans personnalité juridique
- être en cessation persistante de paiement
- être en ébranlement de crédit : cela signifie que l'entrepreneur a perdu la confiance des créanciers qui ne lui octroient plus de crédit ni de délai de paiement
Une société dissoute peut être déclarée en faillite jusqu’à six mois après la clôture de la liquidation.
Une faillite concerne toujours une seule entreprise. Une construction juridique dans laquelle plusieurs personnes physiques sont associées sera comptabilisée comme une seule faillite.
Perte d’emplois
Statbel calcule les pertes d’emplois occasionnées par une faillite sur la base des dernières informations disponibles auprès de l’Office national de sécurité sociale (ONSS).
Note méthodologique
Une évolution méthodologique opérée par Statbel en lien avec l’entrée en vigueur du nouveau Code des sociétés et associations (CSA) est à l’origine d’une révision des chiffres avec effet rétroactif en matière de faillites et pertes d'emplois.
Les nouvelles formes de société sont introduites dans les statistiques sur les faillites en février 2022. Afin d’assurer la comparabilité des séries chronologiques, la mesure est appliquée rétroactivement. Si cette mise à jour n'a aucun impact sur le nombre total de faillites, elle apporte néanmoins deux changements importants aux séries chronologiques.
- Le nombre de faillites parmi les indépendants diminue par rapport à l'ancienne méthode. Certaines entreprises qui faisaient partie de la catégorie des « indépendants » sont classées, selon la nouvelle méthode, dans les catégories des « SA », « SRL/SPRL », « SC » ou « Autres ».
- Le nombre total d’emplois perdus augmente. Pour calculer le nombre de pertes d’emplois pour les employeurs salariés, Statbel utilise une règle d'estimation internationalement reconnue et recommandée par Eurostat qui dépend de la forme juridique de l'entreprise. Celle-ci stipule qu’il y a un seul employeur salarié dans le cas des indépendants, alors que ce nombre peut grimper jusqu'à trois emplois dans le cas des sociétés à responsabilité limitée. La redistribution du nombre de faillites selon la forme juridique entraîne donc une augmentation du nombre total d'emplois perdus. Les pertes d´emplois totales sont calculées comme le total des trois catégories distinctes (pertes d´emploi à temps plein + pertes d´emploi à temps partiel + pertes d´emploi des employeurs salariés).