Entrepreneuriat féminin - par branche d’activité

La branche d’activité renvoie aux groupes principaux de la nomenclature des professions, propres au statut social des travailleurs indépendants à l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI). Les branches d’activités sont au nombre de sept :

• agriculture
• pêche
• industrie et artisanat (production)
• commerce
• professions libérales (et intellectuelles)
• services
• divers

Évolution de l’entrepreneuriat féminin par branche d’activité en 2024

En 2024, la majorité des femmes indépendantes et aidantes exercent leur activité au sein des professions libérales (205.985 femmes, soit 44,3 % de la population totale des indépendantes) et du commerce (120.740 femmes, soit 26 % de cette même population). Le secteur des services et l'industrie se positionnent également en bonne place, chacun regroupant un peu plus de 11 % des indépendantes, avec un peu plus de 51.000 femmes dans chaque secteur. Enfin, 5,6 % des femmes sont actives dans l'agriculture.

Les deux principales branches d‘activité des femmes indépendantes, à savoir les professions libérales et le commerce comptabilisent toutefois une proportion plus élevée d’hommes que de femmes, avec respectivement 53,6 % et 64,1 % d’hommes. Les services constituent le seul secteur où les femmes indépendantes sont majoritaires, représentant 58,4 % de l’effectif contre 41,6 % pour les hommes. À l’inverse, c’est dans le secteur de l’industrie que l’on remarque la plus grande disparité entre les genres, avec une représentation féminine de seulement 16,6 %.

Dans les secteurs principaux (à l’exclusion des branches d’activité « divers » et « pêche »), le nombre d’indépendantes croît proportionnellement plus fortement que celui de leurs homologues masculins. Depuis 2016, on observe une forte hausse du nombre d’indépendants exerçant une profession libérale. Cette progression est plus marquée chez les femmes, avec une augmentation de 47,6 %, contre 35,9 % chez les hommes. Dans le secteur des services, l’écart est encore plus net : le nombre de femmes indépendantes a crû de 18,2 %, tandis qu’il est resté quasiment stable (+0,1 %) chez les hommes.

Les seules exceptions à cette tendance sont les secteurs de l’industrie et de l’agriculture. Sur la période 2016-2024, le nombre d'indépendants dans le secteur de l’industrie a progressé de manière similaire chez les hommes (+32,4 %) et les femmes (+31,7 %). Le secteur de l'agriculture est la seule branche d’activité où, depuis 2016, la croissance du nombre de travailleurs indépendants masculins (+12,8 %) est significativement plus élevée que celle des femmes indépendantes (+6,3 %). La branche « Divers », qui regroupe les professions inconnues et ne figurant pas sous une autre branche, n’est pas reprise dans les graphiques d’évolution en raison de son effectif réduit et de l’hétérogénéité de son contenu.

Répartition par branche d’activité et nature d’activité

Les secteurs des services, de l'agriculture et des professions libérales concentrent la plus forte proportion de femmes indépendantes exerçant leur activité à titre principal, avec des taux avoisinant les 60 %. À l’autre extrémité du spectre, l’industrie affiche la proportion la plus faible d’indépendantes actives à titre principal (en dehors des catégories « divers » et « pêche »). La situation est inversée chez les hommes : l’industrie est le secteur où l’on trouve la plus grande proportion d’indépendants exerçant à titre principal. Suivent ensuite les services et le commerce.

Dans le secteur de la pêche, trois femmes indépendantes sur dix continuent de travailler après l’âge de la pension (30,6 %), un chiffre nettement supérieur à celui des autres secteurs. L’agriculture se classe deuxième avec 14,4 % et le commerce troisième avec 12,1 %. Cette situation est comparable à celle des hommes indépendants, où les mêmes secteurs figurent dans le top 3 en termes d’activité après l’âge de la pension. À l’exception de la branche « divers », les professions libérales (6,6 %) et les services (6,9 %) enregistrent la plus faible proportion de femmes actives après l’âge de la pension.

Enfin, le secteur « divers » est atypique et se distingue par une proportion particulièrement élevée de femmes indépendantes exerçant une activité complémentaire (43,2 %).

Répartition par branche d’activité et par catégorie d’âge

Une analyse de l'âge des femmes indépendantes par branche d'activité montre que les professions libérales, les services et l’industrie sont les secteurs « les plus jeunes », à l’exception de la catégorie « divers ». Dans ces branches, plus de 60 % des femmes indépendantes sont âgées de moins de 50 ans.

À l’inverse, le secteur de la pêche se distingue par une population particulièrement âgée, avec 47,1 % des femmes indépendantes ayant plus de 60 ans. L’agriculture, également, est un secteur « vieillissant » : moins de la moitié (46,0 %) des agricultrices ont moins de 50 ans, tandis que plus d’un quart (29,0 %) ont dépassé les 60 ans.

Une comparaison des âges des femmes et des hommes indépendants par branche d’activité révèle que les services, les professions libérales et le commerce sont des secteurs où les femmes sont proportionnellement plus jeunes. L’écart d’âge est particulièrement marqué dans les services, où seulement 50,2 % des hommes ont moins de 50 ans, contre 64,0 % des femmes, soit un différentiel de 13,8 points de pourcentage en faveur des femmes. Dans les professions libérales, cet écart est de 9,9 points de pourcentage. À l’inverse, l’agriculture (4,8 points de pourcentage en faveur des hommes), l’industrie (3,8 points de pourcentage) et la pêche (2,5 points de pourcentage) comptent une proportion plus élevée d’hommes indépendants de moins de 50 ans que de femmes de moins de 50 ans.