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    Cette page esquisse la situation des petites et moyennes entreprises belges en matière d’accès au financement pour l’année 2023 en comparaison avec les pays limitrophes (France, Allemagne et Pays-Bas). 

    Principaux obstacles au développement des PME

    En Belgique, l’accès au financement n’est pas souvent perçu comme étant le principal obstacle au développement des entreprises (5,6 %), ce qui est aussi le cas des pays voisins : l'Allemagne (5,2 %), la France (8,0 %) et les Pays-Bas (4,7 %). L'étroitesse du marché du travail reste le problème le plus fréquemment relevé par les PME en 2023, tant en Belgique (34,7 %) que dans les pays limitrophes. Aux Pays-Bas, presque deux PME sur cinq (36,0 %) déclarent qu'il s'agit du principal obstacle.

    Une autre mesure de la situation est le score attribué par les entreprises à divers obstacles, où 1 correspond à une importance négligeable et 10 à une importance cruciale. Avec un score moyen de 4,0 sur 10, l'accès au financement est considéré comme un défi relativement modéré par les PME belges. Les PME allemandes et françaises ont attribué le même score à cette variable. Les PME néerlandaises jugent cette entrave encore moins prononcée, avec un score moyen de seulement 3,0. L'accès au financement est donc l'une des difficultés communément rencontrées par les PME, mais il ne constitue pas actuellement leur principale priorité.

    Facteurs affectant l'accès au financement

    Le graphique « Évolution des facteurs influençant l’accès au financement » révèle la manière dont les PME perçoivent les conditions d’accès au financement. Il représente la différence en points de pourcentage entre le nombre de PME qui identifient une amélioration et le nombre de celles qui pointent une détérioration des conditions d’accès au financement au cours des six derniers mois. Ce calcul est effectué pour trois indicateurs :

    1. l'accès de l’entreprise aux aides publiques,
    2. la volonté des banques d'accorder des crédits,
    3. la volonté des investisseurs de soutenir l’entreprise.

     

    Dans les quatre pays étudiés, les chefs d’entreprises ont l'impression que les banques sont moins disposées à accorder des prêts que l'année précédente (différence négative entre l'amélioration et la détérioration), bien que l'ampleur de cette détérioration varie : Belgique (4,6 point de pourcentage) contre la France (-9,6 points de pourcentage). L'accès à l'aide financière semble également beaucoup plus difficile en 2023 qu'en 2021, dans les quatre pays, après une baisse déjà importante en 2022. La propension des investisseurs ne semble pas non plus évoluer de manière uniforme. En Allemagne, on observe un recul notable de 3,9 points de pourcentage, tandis qu’aux Pays-Bas, une légère hausse de 2,6 points de pourcentage a été enregistrée.

    Types de financement

    Les mêmes sources de financement dominent le classement sur le plan de la pertinence et de l’utilisation : le prêt bancaire traditionnel, la ligne de crédit et le leasing. Cependant, des disparités significatives existent.

    Aux Pays-Bas, par exemple, le prêt bancaire n'est perçu comme pertinent que par 37,2 % des PME, et seules 6,7 % d’entre elles y ont eu recours au cours de l'année écoulée. Les subventions sont, quant à elles, populaires en France et en Allemagne avec au moins 34,2 % des entreprises les épinglant comme sources de financement pertinentes. Aux Pays-Bas, en revanche, les subventions ne concernent qu'une PME sur dix et ne sont utilisées que par une sur cent. Ces observations mettent en lumière des tendances convergentes en matière de pertinence et de popularité des formes de financement, tout en révélant des différences significatives dans les approches adoptées par les PME dans ces quatre pays.

    Demande de financement

    En Belgique, trois entreprises sur dix (29,7 %) pour lesquelles un prêt bancaire est pertinent en ont fait la demande au cours de l'année écoulée. Ce taux est plus élevé que celui des pays voisins. Par ailleurs, il est plus que deux fois supérieur à celui des Pays-Bas (13,2 %), où les prêts bancaires sont aussi considérés comme moins pertinents. La crainte de se voir refuser un prêt bancaire est également relativement faible parmi les PME belges (2,9 %), alors qu'elle atteint un niveau plus élevé aux Pays-Bas (6,3 %). Quant aux lignes de crédit, les PME néerlandaises en ont contracté ou renouvelé peu l'année dernière, principalement parce qu'elles disposaient déjà de fonds suffisants (65,4 %). C'est également la principale raison pour laquelle les entreprises néerlandaises n'ont pas demandé de prêts bancaires (65,0 %).

    Résultat de la demande de financement

    La majorité des demandes de financement débouche sur l’obtention du montant total demandé par les entreprises. En Belgique, ce pourcentage est plus élevé que dans les pays voisins, tant pour les prêts bancaires que pour les lignes de crédit. Quant au taux de refus, il est plus élevé pour les demandes en Belgique qu'en Allemagne, mais plus faible qu'en France et aux Pays-Bas, pour les deux types de financement.

    Affectation du financement

    Les capitaux externes acquis sont principalement affectés aux actifs fixes ainsi qu’à la constitution de stocks et au fonds de roulement. C'est le cas en Belgique et dans les pays voisins. Les PME allemandes (29,2 %) et, dans une moindre mesure, néerlandaises (18,3 %) utilisent aussi fréquemment ces fonds pour embaucher et former leurs collaborateurs. En France et en Belgique, cette affectation est moins répandue : moins d'une entreprise sur dix l'utilise à cette fin bien que l’étroitesse du marché de l’emploi y soit considérée comme un problème majeur. Un quart des PME allemandes (24,0 %) emploient des fonds externes pour le développement de nouveaux produits ou services tandis que les PME belges et françaises n’y ont recours que dans une moindre mesure (respectivement 9,3 % et 8,1 %).

    Type de financement souhaité

    Une majorité de PME privilégient le prêt bancaire en vue de financer leurs ambitions de croissance. Des écarts significatifs subsistent toutefois : les PME françaises opteraient pour un prêt bancaire dans 76,5 % des cas, contre « seulement » 50,9 % aux Pays-Bas. Les prêts bancaires sont également considérés comme l'instrument de financement préféré en Belgique (60,5 %). L’apport en capital ne semble pas être considéré par les petites entreprises belges comme une source de financement de prédilection (6,2 %). Cette source de financement a également peu de succès dans les pays voisins.

    Obstacles au financement externe

    Deux entreprises belges sur cinq déclarent ne rencontrer aucun obstacle majeur à l'obtention de leur financement, une tendance similaire à celle observée parmi les PME allemandes (43,1 %) et néerlandaises (41,7 %). En revanche, les PME françaises se distinguent par une plus grande difficulté d'accès au financement : seulement trois PME sur dix affirment ne pas rencontrer d’obstacles, un chiffre en forte baisse par rapport à 2021, où elles étaient 51,3 %.

    De manière générale, un nombre significatif de PME dans ces pays ne rencontrent aucun obstacle financier. Cependant, le taux d'intérêt élevé demeure l'obstacle le plus fréquemment cité, particulièrement par les PME françaises.

    Il existe toutefois une corrélation entre la taille de l'entreprise et les obstacles perçus : plus l'entreprise est grande, moins elle est susceptible de rencontrer des difficultés de financement, contrairement aux petites entreprises qui y sont plus exposées.

    Confiance dans l’obtention du financement souhaité

    L'investissement en capital, souvent réalisé par le biais de capital-risqueurs ou de business angels, demeure une source de financement moins exploitée par les PME belges. En Belgique, seulement une PME sur cent recourt au financement par actions, bien que 10,7 % d'entre elles le considèrent pertinent. Cette faible attractivité peut s'expliquer en partie par une confiance plus limitée des PME dans leur capacité à obtenir un résultat satisfaisant auprès des investisseurs en capital-risque ou des business angels, comparativement à leur confiance envers les banques.

    Environ deux tiers des PME belges se déclarent convaincues de pouvoir obtenir le financement souhaité auprès de leurs banques, ce qui reflète une confiance relativement élevée. Les écarts de confiance entre la Belgique et ses voisins sont minimes : les PME belges montrent le plus haut niveau de confiance (68,0 %), suivies de près par les PME néerlandaises (67,4 %). Les PME françaises (63,5 %) et allemandes (63,4 %) affichent des niveaux de confiance légèrement inférieurs.

    À l'inverse, la confiance envers les investisseurs en capital-risque reste relativement faible. Elle est particulièrement basse chez les PME françaises : seulement 8,0 % se disent confiantes. Ce taux est plus élevé parmi les PME néerlandaises (31,6 %) et allemandes (27,4 %). Pour les PME belges, la confiance envers les investisseurs en capital-risque s'établit à 20,5 %.

    Ces données soulignent la prédominance des banques comme source de financement perçue comme plus fiable, tandis que les formes alternatives de financement par capital continuent de susciter une confiance limitée parmi les PME, en particulier dans certains pays.

    Dernière mise à jour
    12 septembre 2024