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Un peu d’histoire
La métrologie est l’activité qui est à la base de mesures correctes. Le principe existe depuis toujours: même dans l’Egypte antique, la métrologie était connue. Le chef de chantier de la construction des pyramides encourait la peine de mort si sa mesure de longueur de référence n’était pas comparée et ajustée régulièrement avec la référence de mesure du royaume égyptien.
La Belgique, ayant été annexée à la France en 1795, son système métrique fut mis techniquement en vigueur en même temps que celui de la France.
Un bâtiment (North Gate III) spécialement construit pour nos laboratoires
Les laboratoires de la métrologie scientifique se trouvent dans le bâtiment North Gate III depuis 1994. Ce bâtiment a été construit spécialement pour les accueillir. La zone centrale a des fondations physiquement séparées du reste du bâtiment pour éviter les vibrations (trains, piétons, automobiles,…) qui perturbent certaines mesures très sensibles (mesures dimensionnelles, horloges atomiques). Il faut donc avoir des fondations très profondes et une liaison élastique séparée du reste du bâtiment pour ne pas transmettre les vibrations. Les mesures sont aussi très sensibles aux conditions de température ambiante. La totalité des laboratoires bénéficie donc d’un système de contrôle et de régulation de la température. Un autre bâtiment pour la mesure des grandes masses (> 20kg) et la métrologie légale se situe à Haren (Chaussée de Haecht 1795).
Une barre d’un mètre et deux kilogrammes de platine conservés
Le prototype international du kilogramme (un cylindre constitué d'un alliage composé à 90% de platine et 10% d'iridium) - officiellement sanctionné en 1889 comme étant la réalisation du kilogramme - a été entreposé à Paris au Bureau international des Poids et Mesures (BIPM). La même année, 40 prototypes supplémentaires ont été fabriqués et distribués aux pays signataires de la Convention du Mètre. La Belgique est depuis lors en possession des prototypes numéros 28 et 37. Ceux-ci sont utilisés pour étalonner nos kilogrammes en acier inoxydable, qui sont à leur tour utilisés pour les étalons de travail (multiples et sous-multiples du kilogramme). Cependant, l’emploi d’étalons physiques comporte des risques de perte, de dommage ou de modification au cours du temps. Afin de s’affranchir de ces problèmes, depuis mai 2019, l’unité du kilogramme a été redéfinie en fonction de la constante de Planck, elle n’est donc plus liée à un objet physique. De même, les définitions des six autres unités de base du Système International d'Unités (SI) reposent également sur des principes physiques et les constantes fondamentales associées. En conséquence, les prototypes belges en Pt-Ir ne tiennent plus la place d'honneur en tant qu’étalons primaires de masse, mais représentent un moyen pratique d'établir des étalons secondaires. Dans cette perspective, ils seront périodiquement comparés à des réalisations du kilogramme compatibles avec la nouvelle définition.
Le prototype du mètre - numéro 12 datant du 1889 - n’est, quant à lui, plus utilisé depuis 1960. L’étalon actuel pour la longueur se base sur une constante universelle : la vitesse de la lumière.
A présent, les prototypes en platine -iridié (la barre d’un mètre et les deux cylindres) sont conservés dans le coffre-fort du Service de la Métrologie, témoins d’une longue et riche histoire.