La gestion des substances chimiques n'est encore que très peu liée à des stratégies de durabilité au sein des entreprises. Elle devrait pourtant faire partie intégrante de la stratégie d’entreprise, car elle affecte toutes les activités opérationnelles de l’entreprise. En recherchant la durabilité, une entreprise peut se différencier de la concurrence et devenir un leader dans son secteur.
Compte tenu de son importance en Belgique, le secteur chimique doit être le leader dans la transition vers une économie plus durable. Les modèles ou stratégies économiques alternatifs peuvent conduire à des processus plus efficaces mais aussi plus durables.
Les pistes pour une production chimique durable
Le leasing chimique
Le leasing chimique est l'une des méthodes permettant de parvenir à un processus de production plus durable. Le principe de base sous-jacent est qu'une entreprise n'offre plus de produits, mais des services liés à ce produit et au processus dans lequel il est utilisé.
Les producteurs de catalyseurs, qui utilisent souvent des métaux de haute qualité, peuvent choisir d'appliquer le principe de leasing chimique. En effet, ils peuvent retirer le catalyseur des installations de leurs clients afin de le régénérer et de le réutiliser dans les mêmes procédés. Il en résulte une réduction des déchets et de perte de matières premières précieuses, ce qui est positif pour l'homme et l'environnement mais réduit également les coûts globaux de l'entreprise.
Il existe de nombreux autres exemples, mais le principe général reste le même. Au lieu d'offrir un produit, les services produits sont proposés aux clients.
La « chimie verte »
Une autre possibilité pour rendre les processus plus durables consiste à appliquer les principes de la chimie verte. L'objectif est de réduire l'impact environnemental d'une entreprise chimique en utilisant ou en développant des technologies intrinsèquement non toxiques pour les organismes vivants et l'environnement.
REACH et la substitution des substances chimiques dangereuses
Une autre piste découle directement du processus d'autorisation dans le cadre de la législation REACH qui entend garantir l'élimination progressive des substances chimiques dangereuses. La substitution de ces substances chimiques très préoccupantes est un fer de lance dans la transition vers une économie plus durable, mais aussi un immense défi, en particulier lorsqu'il s'agit de recyclage.
Au niveau européen, la substitution de substances extrêmement préoccupantes est soutenue par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Début 2018, l'Agence a publié sa « Substitution Strategy » dans laquelle elle précise que son rôle est principalement celui de facilitateur. L'ECHA
- renforce les capacités,
- crée ou soutient les réseaux d'acteurs afin de faciliter la substitution,
- facilite la voie vers le financement et le soutien technique et, enfin,
- facilite l'utilisation de toutes les données à sa disposition.
Selon la feuille de route fédérale 2016-2019 pour l'économie circulaire (« Ensemble faisons tourner l'économie en développant l'économie circulaire en Belgique »), la mission du SPF Economie est de diffuser des informations sur la substitution de produits chimiques très préoccupants.
En 2019, le SPF Economie a piloté une étude afin d’examiner comment développer une vision globale visant le remplacement des produits chimiques dangereux dans le contexte belge.
Cette étude (PDF, 3.32 Mo) met en évidence qu'une stratégie belge efficace devrait être organisée autour de deux piliers :
- une combinaison d'informations et d'instruments réglementaires et économiques ;
- une combinaison d'actions transversales et verticales centrées sur des thèmes prioritaires spécifiques à la Belgique.
L'étude contient également de nombreuses informations sur les programmes de soutien européens, fédéraux et régionaux, notamment sur les conditions d’obtention pour un soutien financier.