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La taille des entreprises et son influence sur la productivité
En 2023, 96,0 % des entreprises belges actives dans l’industrie, la construction et les services marchands employaient moins de dix personnes, selon les Statistiques structurelles des entreprises d’Eurostat, tandis que seules 0,2 % des entreprises comptaient plus de 250 salariés. Au niveau de l’Union européenne (UE), ces proportions étaient respectivement de 94,2 % et 0,2 %. Les petites et moyennes entreprises sont donc au cœur de l’économie belge.
Le tissu entrepreneurial et le dynamisme au sein de la population d’entreprises sont des déterminants de la productivité du travail. La Belgique affichait, en 2023, une densité d’entreprises par millier d’habitants légèrement supérieure à la moyenne européenne (74 contre 73). Elle se rapproche par conséquent de pays comme la France, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et l’Autriche. En revanche, les Pays-Bas enregistraient une densité plus élevée, avec 129 entreprises par millier d’habitants, alors que l’Allemagne enregistrait l’un des niveaux les plus bas d’Europe, avec seulement 38 entreprises par millier d’habitants.
La taille des entreprises est un facteur important pour la croissance. Les entreprises sans salarié ont une propension moindre à la croissance et jouent donc un rôle limité dans les gains de productivité et dans le renforcement de la compétitivité. En 2022, 77,2 % des entreprises belges actives dans l’industrie, la construction et les services marchands n’employaient aucun salarié. Les Pays-Bas, la République tchèque et la Slovaquie sont les trois seuls pays présentant une proportion similaire à la Belgique, avec respectivement 85,2 %, 80,4 % et 78,0 %. En revanche, l’Allemagne (36,4 %), figure d’exception dans l’UE, et la France (72 %) affichent un pourcentage d’entreprises sans salarié inférieur à celui de la Belgique.
Une dynamique entrepreneuriale insuffisante, un frein à la croissance et à la productivité
De nombreuses créations et cessations d’entreprises favorisent une réallocation des facteurs de production depuis les entreprises moins performantes vers les plus productives, ce qui stimule la productivité et la compétitivité. La faiblesse de la dynamique entrepreneuriale pourrait expliquer en partie le ralentissement de la croissance de la productivité constaté en Belgique au cours des dernières décennies. En 2022, le taux de renouvellement des entreprises belges (somme des taux de création et de cessation) était de 14,21 % toutes classes de taille confondues, soit un ratio bien inférieur à la moyenne européenne (19,23 %). Ce manque de dynamisme résulte d’un faible taux de création d’entreprises (9,04 %) et d’un taux de cessation particulièrement bas (5,16 %).
Au plus la taille des entreprises augmente, au plus le dynamisme se réduit : des entreprises bien établies quittent moins fréquemment le marché, tandis que les entreprises entrantes ont rarement la taille critique nécessaire pour se développer rapidement. Cependant, en 2022, le taux de renouvellement des entreprises de taille plus importante (10 salariés et plus) était sensiblement meilleur en Belgique (1,03 %) que dans les pays voisins, principalement grâce à un bon taux de création (0,76 %). Le manque de dynamisme en Belgique trouve sa source dans les classes de taille d’entreprises sans salarié et d’entreprises employant de 1 à 4 salariés. La Belgique affichait des taux de renouvellement respectifs de 16,71 % et 7,65 %, là où l’UE enregistrait un taux nettement supérieur pour les entreprises sans salarié (24,59 %) et pour les entreprises employant de 1 à 4 salariés (12,72 %).
Les entreprises à forte croissance, celles qui comptent au moins 10 salariés et qui ont enregistré, une croissance annuelle de leur emploi de 10 % au cours des trois dernières années, représentent une réelle opportunité de développement dans le paysage économique belge. Elles restent toutefois marginales dans la population des entreprises belges, soit 5,92 % des entreprises de plus de 10 salariés en 2022. C’est le deuxième taux le plus bas de l’UE, il est près de deux fois inférieur à celui des Pays-Bas (11,54 %). La France (6,38 %) et l’Allemagne (8,68 %) se situaient également sous le niveau européen (9,17 %).
Les secteurs d’activité les plus dynamiques en Belgique étaient l’éducation, la santé et activités sociales ainsi que les arts et activités récréatives, portés par des taux de création et de cessation élevés. La concentration d’entreprises à forte croissance se situe dans le secteur de l’information et de la communication (12,06 %), où le taux de renouvellement (14,61 %) est également l’un des plus dynamiques, soutenu en particulier par un taux de création assez élevé pour la Belgique. Dans les secteurs industriels, la dynamique est tendanciellement plus faible que dans le reste de l’économie. Toutes tailles confondues, en 2022, les meilleurs taux de renouvellement étaient observés dans les secteurs suivants : la réparation et l’installation de machines (15,29 %), la fabrication de cuir et de produits en cuire (14,71 %) ainsi que dans l’industrie pharmaceutique (13,59 %).