Les entreprises et les technologies numériques avancées

Les technologies avancées telles que l’intelligence artificielle (IA), l’impression 3D, le Big Data… font graduellement leur entrée dans le monde de l’entreprise.

Intelligence artificielle

En Belgique, aucune des principales techniques d’intelligence artificielle utilisées par les entreprises en 2023 ne se démarque clairement. Cependant, l’analyse du langage écrit, l’apprentissage automatique et l’automatisation de différents flux de travail ou aide à la prise de décision semblent être les plus plébiscités par les entreprises, ceci variant légèrement en fonction de leur taille.

En 2023, 13,8 % des entreprises belges utilisaient au moins une technologie d’IA. On remarque très clairement la corrélation entre l’utilisation de l’IA et la taille des entreprises puisqu’elles sont 47,9 % des grandes entreprises à l’utiliser contre seulement 10,6 % des petites entreprises. Le score global de la Belgique se situe au-dessus de la moyenne de l’UE mais nous sommes devancés par les Pays-Bas et le Luxembourg. En revanche, pour ce qui est des grandes entreprises, notre pays se positionne devant les pays voisins.

En matière de finalités des technologies d’IA, les entreprises belges les utilisent le plus souvent pour renforcer la sécurité des TIC et pour organiser les processus de production.

Le manque d’expertise au sein de l’entreprise apparait comme le principal obstacle à l’utilisation de l’IA. Les coûts, l’incompatibilité avec les équipements, logiciels et systèmes existants et la disponibilité et la qualité des données nécessaires constituent également des freins à l’utilisation de l’IA dans les entreprises en Belgique. Peu d’entre elles déclarent ne pas les utiliser pour manque d’utilité.

Internet des objets

Plus d’un quart des entreprises en Belgique utilisent des dispositifs relevant de l’internet des objets (IdO ou Internet of Things (IoT) en anglais). La performance de notre pays sur cet indicateur talonne de près la moyenne européenne et devance la majorité des pays voisins.

Impression 3D

En 2020, 6,2 % des entreprises de Belgique ont utilisé l’impression 3D. L’utilisation de cette technologie est fortement corrélée à la taille de l’entreprise puisque parmi les grandes entreprises, 21 % y ont recours contre seulement 5 % pour les petites.

En regardant les secteurs de plus près, le secteur de la réparation d’ordinateurs et autres équipements de communication et celui de la fabrication de divers produits et équipements sont les plus grands utilisateurs de l’impression 3D, avec respectivement 42,9 % et 25,5 % des entreprises qui en font l’usage.

Robotique

Concernant l’utilisation de robots par les entreprises, il faut distinguer les robots industriels des robots de service.

Un robot industriel est un système programmable qui possède différents degrés de liberté afin d’effectuer des tâches variées dans plusieurs industries : soudure, peinture, assemblage, inspections en zones sensibles, découpe laser...

Un robot de service, quant à lui, est programmé afin d’assister l’homme dans son travail en automatisant des tâches répétitives : robot de nettoyage, de livraison, de surveillance…

Les grandes entreprises, disposant également de plus de moyens, sont celles qui utilisent plus largement la robotique. Entre 2020 et 2022, l’utilisation de robots industriels ou de service par les grandes entreprises a augmenté de 5,9 points de pourcentage. Toutes tailles d’entreprises confondues, l’utilisation de robots industriels est la plus répandue.

En 2022, indépendamment de leur taille, les entreprises évoquent les raisons  suivantes pour motiver l’utilisation de la robotique :

• la garantie d’une haute précision ou d’une qualité standardisée des processus et/ou biens et services produits
• l’amélioration de la sécurité au travail
• le coût élevé de la main-d’œuvre

Il est aussi intéressant de souligner qu’un peu plus de 30 % des grandes entreprises utilisent des robots pour une raison autre que les incitants fiscaux ou gouvernementaux même si celles-ci y voient une réelle plus-value.

En se penchant sur les secteurs d’activités, l’industrie manufacturière et la fabrication de produits informatiques et autres équipements arrivent en tête des secteurs faisant le plus l’usage de robots industriels ou de service.

Cloud computing

Les services de cloud computing consistent en des services informatiques fournis et hébergés à l’aide de serveurs distants.

En 2023, plus de la moitié des entreprises belges ont acheté des services de cloud computing (51,7 %). Cet indicateur est lié à la taille de l’entreprise : 47,1 % des petites entreprises ont effectué cet achat contre 88,2 % des grandes entreprises, soit une proportion quasi doublée.

En examinant plus spécifiquement les types de services de Cloud computing achetés par les entreprises en 2023, les cinq services les plus achetés sont :

• le service courriel (45,5 %)
• le stockage de fichiers (43,9 %)
• les logiciels de bureautique (38,8 %)
• les applications logicielles de sécurité (38,2 %)
• l’hébergement de bases de données de l’entreprise (32,3 %)

En 2023, l’achat de services de Cloud computing concernait surtout les activités industrielles liées au secteur de l’énergie (raffinage, électricité, gaz…) et de l’informatique (technologies de l’information et de la communication, réparation d’équipements).

Analyse de données massives (Big Data)

35,5 % des entreprises belges analysent des données issues de toutes sources. Notre pays devance largement la moyenne européenne à cet égard. Lorsque l’on compare les sources de données, on constate que les entreprises belges privilégient l’analyse des données des enregistrements de transaction (détails de vente, enregistrements de paiement…) suivie de celle des données relatives aux clients (informations d’achat, localisation, préférences, avis clients, recherches…).

Intensité numérique des entreprises

L’intensité numérique des entreprises est mesurée selon le degré d’utilisation de 12 technologies par les entreprises en fonction de la taille de celles-ci.

Les 12 technologies sont :  

1. l’utilisation d’internet par plus de 50 % du personnel
2. le fait d’employer des spécialistes des TIC
3. une vitesse de connexion internet fixe d'au moins 30 Mb/s
4. l’organisation de réunions à distance
5. la sensibilisation du personnel à ses obligations en matière de sécurité des TIC
6. l’organisation de formations destinées au personnel pour développer les compétences liées aux TIC
7. l’utilisation d’au moins 3 mesures de sécurité TIC
8. la mise à disposition de document(s) sur les mesures, pratiques ou procédures en matière de sécurité des TIC
9. l’accès à distance pour le personnel à l'un des éléments suivants : courrier électronique, documents, applications
10. l’utilisation des robots industriels ou de service
11. l’utilisation d’un réseau informatique pour les ventes (au moins 1 %)
12. la vente en ligne pour au moins 1 % du chiffre d'affaires total et la vente en ligne B2C représente au moins 10 % des ventes en ligne

Il existe quatre niveaux d’intensité numérique, ils sont mesurés de la façon suivante :

• le niveau très faible correspond à des entreprises qui utilisent indistinctement entre 0 et 3 technologies citées précédemment ;
• le niveau faible correspond à des entreprises qui utilisent entre 4 et 6 technologies citées précédemment ;

• le niveau élevé correspond à des entreprises qui utilisent entre 7 et 9 technologies citées précédemment ;
• le niveau très élevé correspond à des entreprises qui utilisent entre 10 et 12 technologies citées précédemment ;
• le niveau « faible ou plus élevé » comprend les trois derniers niveaux, de faible à très élevé.

24,7 % des entreprises belges disposent d’une intensité numérique très faible, 32,7 % d’une intensité faible, 32,9 % d’une intensité forte et 9,7 % d’une intensité très élevée. En Belgique, plus des trois quarts des entreprises affichent une intensité numérique faible à très élevée. Il existe une forte corrélation entre le degré d’intensité numérique des entreprises et leur taille. En effet, alors que la majorité des petites entreprises ont une intensité allant de très faible à faible (62,6 %), 86,9 % des grandes entreprises ont une intensité numérique allant d’élevée à très élevée.