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    Principaux enseignements de l’analyse conjoncturelle des industries chimique et pharmaceutique en 2023 et début 2024

    L’industrie chimique a évolué assez défavorablement en 2023. La plupart des indicateurs ont évolué négativement et trois d’entre eux affichaient même leur moins bon résultat sur la période 2019-2023, à savoir la production industrielle, les créations et les radiations d’entreprises. Parmi les évolutions défavorables figurent encore la diminution du chiffre d’affaires, le recul du nombre de postes de travail et des entreprises assujetties à la TVA. Si le nombre de créations d’entreprises et celui des radiations d’entreprises affichent tous deux la même évolution défavorable qu’en 2022, le solde créations-radiations est devenu négatif pour la première fois de la période d’analyse, indiquant une dynamique entrepreneuriale assez mauvaise. Le commerce extérieur a également affiché un moindre dynamisme en 2023, avec une diminution des exportations, des importations et de l’excédent commercial. Quelques indicateurs tirent néanmoins leur épingle du jeu, comme les investissements qui ont connu une augmentation marquée en 2023, atteignant un niveau record sur les cinq années observées. Les faillites et les emplois perdus à la suite de ces faillites se sont par ailleurs réduits.

    La situation de l’industrie chimique ne semble pas s’améliorer en première partie d’année 2024. Le chiffre d’affaires continue en effet de se réduire, à l’instar du commerce extérieur. Par ailleurs, le nombre de postes de travail diminue également, les faillites repartent à la hausse et le nombre d’emplois perdus à la suite de celles-ci explose. En revanche, les investissements continuent d’être dynamiques et la production est de nouveau à la hausse.

    L’industrie pharmaceutique a connu une année 2023 mitigée. Certains indicateurs enregistrent leur meilleur résultat ou continuent de progresser sur la période 2019-2023, tandis que d’autres indicateurs sont au rouge. Le chiffre d’affaires, les investissements, le nombre de postes de travail, ainsi que la remarquable absence de faillite constituent les indicateurs à évolution favorable. En revanche, la production s’est contractée et tous les indicateurs en lien avec la dynamique entrepreneuriale se sont dégradés en 2023 (à l’exception des faillites). Les créations d’entreprises ont été moins nombreuses et les radiations plus fréquentes, entraînant une diminution du nombre d’entreprises assujetties à la TVA. Le commerce extérieur de l’industrie pharmaceutique a fortement chuté et l’excédent commercial s’est détérioré.

    Au cours des premiers mois de 2024, la situation s’est quelque peu détériorée, les investissements et les faillites ayant évolué de manière défavorable.

    Le secteur de la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique a connu une année assez maussade en 2023, la plupart des indicateurs économiques suivis ayant évolué défavorablement. La production et le chiffre d’affaires se sont sensiblement repliés et les indicateurs liés au marché du travail et à la dynamique entrepreneuriale sont en berne, à l’exception du nombre d’emploi perdus à la suite des faillites. Seuls les investissements et la masse salariale ont enregistré des résultats positifs mais leur croissance est de faible ampleur. La balance commerciale s’est améliorée en raison d’une chute marquée des importations.

    En première partie d’année 2024, la situation semble s’aggraver : tous les indicateurs, investissements et masse salariale inclus, ont connu un développement négatif.

    Consultez le rapport - octobre 2024

    Principaux enseignements de l’analyse de la compétitivité des industries chimique et pharmaceutique en 2024

    La compétitivité du secteur des industries chimiques, pharmaceutiques et de la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique est évaluée au travers d’une série d’indicateurs de résultats et de déterminants. La compétitivité est en effet un concept multifactoriel qui nécessite une approche large.

    La Belgique perd des parts sur les marchés européen et international pour l’ensemble du secteur, avec une baisse notable des exportations de produits pharmaceutiques. Cette baisse est plus forte que celle enregistrée par des concurrents tels que l’Allemagne et l’Irlande. En revanche, les importations restent relativement stables, avec des parts de marché élevées pour les produits pharmaceutiques. Ces trois secteurs sont essentiels pour la Belgique, ils pèsent 39 % de la valeur ajoutée brute de l’industrie manufacturière, soit deux fois plus que chez ses principaux partenaires commerciaux (France, Allemagne, Pays-Bas).

    Alors que la productivité dans l’industrie chimique affiche une évolution en dents de scie chez nos principaux voisins, celle de la Belgique s’inscrit graduellement à la baisse sur la période 2018-2023. En revanche, l’industrie pharmaceutique belge, dont les niveaux de productivité sont traditionnellement élevés, inscrit des performances supérieures à celles des pays voisins sur la période considérée.

    En 2023 puis en 2024, le renchérissement des prix énergétiques a été plus contenu, et la Belgique a retrouvé un avantage compétitif net sur le prix du gaz naturel ainsi qu’un léger avantage compétitif sur l’électricité. Toutefois, ces avantages sont menacés par des réductions et des diminutions significatives des factures dans les pays voisins. Cette situation traduit la nécessité d’avoir une politique industrielle verte adéquate pour les industries intensives en énergie en Belgique.

    La structure des octrois des brevets dans les technologies chimiques s’est modifiée au cours de la dernière décennie. Prépondérante en 2014, la chimie fine organique ne représentait plus que 9 % du total des brevets chimiques en 2023. La pharmacie occupe désormais la première place, avec 17 % du total, tandis que les biotechnologies ont reculé en 2023.

    Dans le cadre de la double transition numérique et verte, le relèvement du nombre de diplômés dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) ainsi qu’en technologie de l’information et de la communication constitue aussi une priorité.

    Consultez la publication  - novembre 2024

    Définition des secteurs des industries chimique et pharmaceutique

    L’industrie chimique (C20) comprend la transformation de matières premières organiques et inorganiques par un procédé chimique et la formulation de produits. Elle distingue, d’une part, la production de produits chimiques de base, qui en constitue le premier groupe, et d’autre part, la fabrication de produits intermédiaires et finals par transformation de produits chimiques de base, qui est couverte par les autres groupes.

    L’industrie pharmaceutique (C21) comprend la fabrication de produits pharmaceutiques de base et de préparations pharmaceutiques. Elle comprend également la fabrication de produits chimiques à usage médicinal et de produits d’herboristerie.

    La fabrication de produits en caoutchouc et en plastique (C22) couvre la fabrication du caoutchouc et des plastiques. Elle se caractérise par les matières premières utilisées dans le processus de fabrication.

    La fabrication de produits en caoutchouc couvre la fabrication et le rechapage de pneumatiques. Elle comprend également la fabrication d’autres articles en caoutchouc dont la fabrication d’autres articles en caoutchouc naturel ou synthétique.

    La fabrication de produits en plastique concerne notamment la fabrication de plaques, feuilles, tubes et profilés en matières plastiques, mais également la fabrication d'emballages en matières plastiques (sacs, sachets, conteneurs, boîtes, caisses, bonbonnes, bouteilles, bouchons…).

    Ces définitions sont issues de la nomenclature NACEBEL, la version belge établie par Statbel de la Nomenclature statistique des activités économiques dans la Communauté européenne.

    Dernière mise à jour
    27 février 2025