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    Principaux enseignements de l’analyse conjoncturelle des industries du textile et de l’habillement en 2024

    L’année 2024 s’est révélée particulièrement difficile pour la fabrication de textiles (C13). Elle a été marquée par une contraction généralisée de l’activité, une baisse de l’emploi, une détérioration du commerce extérieur et un recul des investissements. Cette dynamique traduit un affaiblissement conjoncturel profond dans un contexte économique incertain et concurrentiel. Malgré une amélioration de la rentabilité en 2023, avec une marge nette globale en hausse, un taux élevé d’entreprises continuent d’enregistrer des pertes d’exploitation (22,7 %), ce qui révèle une fragilité persistante du tissu entrepreneurial.

    Le marché du travail a continué de se dégrader pour atteindre en 2024 son niveau le plus bas sur la période analysée, tant en termes de postes de travail que d’équivalents temps plein. Le commerce extérieur a également souffert, même si la balance commerciale reste excédentaire.

    Sur le plan entrepreneurial, 2023 a été une année de transition contrastée : la hausse des radiations et la modeste reprise des créations d’entreprises traduisent une certaine tension, tandis que l’augmentation du nombre d’assujettis à la TVA témoigne d’une résilience partielle.

    Enfin, l’analyse détaillée par branches d’activité met en lumière des disparités significatives. Certaines branches affichent des signes de redressement (croissance du chiffre d’affaires, amélioration de la rentabilité, baisse des faillites). En revanche, d’autres subissent une dégradation marquée, marquée par un recul de la production, de l’emploi et du solde commercial.

    L’année 2024 s’inscrit dans une phase de repli généralisé pour l’industrie de l’habillement (C14). Plusieurs indicateurs clés se sont détériorés simultanément : baisse de la production, recul de l’emploi, contraction des exportations et des importations, et détérioration du déficit commercial. Cette dynamique négative contraste avec la relative stabilisation observée en 2023, notamment sur le plan de la rentabilité.

    Malgré quelques signes de résilience, comme la hausse des exportations extra-UE ou la légère diminution du nombre de faillites, le secteur reste confronté à des fragilités. L’érosion du tissu entrepreneurial se poursuit, avec un solde créations-radiations négatif en 2023, une première depuis 2020.

    L’analyse détaillée par branches d’activité révèle des disparités importantes, tant en matière de performance économique que de dynamique entrepreneuriale. Certaines branches montrent des signes d’adaptation ou de redressement (hausse des exportations, baisse des faillites), tandis que d’autres subissent une détérioration marquée (chute de l’emploi, baisse du chiffre d’affaires, hausse des radiations). En résumé, 2024 confirme que l’industrie de l’habillement traverse une période quelque peu difficile.

    Consultez le rapport sur la conjoncture économique dans l’industrie du textile et de l’habillement – printemps 2025

    Principaux enseignements de l’analyse de la compétitivité de l’industrie du textile en 2024

    La compétitivité est un concept multifactoriel qui nécessite une approche large. Aussi, la compétitivité de l’industrie du textile est évaluée au travers d’une série d’indicateurs de résultats et de déterminants.

    La Belgique a enregistré en 2023 une détérioration de sa position concurrentielle sur le marché mondial des exportations, avec 0,9 % et une 18e place. Par rapport à 2019, cette part reste cependant pratiquement inchangée (+0,01 point de pourcentage). Le secteur du textile est en déclin, sa part dans la valeur ajoutée de l’Union européenne (hors Royaume-Uni) ne représentait plus que 1,8 % en 2022, contre 2,1 % en 2015.

    Le taux d’investissement du secteur textile est relativement élevé (20,4 % en 2023) comparativement aux secteurs des pays voisins. Par ailleurs, l’intensité en droits de propriété intellectuelle belge (5,7 % en 2023) est, avec l’Italie (également 5,7 % en 2021), la plus forte parmi les pays considérés (Allemagne, Espagne, France, Italie et Pays-Bas). L’intensité en recherche et développement (R&D) belge (4,0 %) excède sensiblement celle des autres pays considérés : France (1,0 %), Pays-Bas (1,4 %, 2022) et Italie (2,1 %, 2021). Ainsi, les investissements dans le secteur textile belge sont élevés mais leur rentabilité est fragile, le stock de capital du secteur n’étant pas suffisamment rapidement renouvelé.  

    La compétitivité énergétique ne s’est pas améliorée significativement au cours des dernières années. En 2023, les secteurs belges C13-15 restaient marqués par une intensité carbone et énergétique élevée, malgré une diminution par rapport à 2022.

    L’industrie textile belge se montrait toutefois moins intensive que l’ensemble de l’industrie manufacturière belge. Ainsi, la poursuite de la réduction de cette intensité (et du volume total d’émissions) s’avère essentielle pour :

    • minimiser d’éventuels coûts additionnels, notamment au travers de l’« Emissions Trading Scheme »
    • atteindre les objectifs de décarbonation

    En définitive, le secteur textile belge est engagé dans une transformation qualitative fondée sur l’innovation, notamment dans les textiles techniques, durables et créatifs. Mais cette dynamique reste freinée par un déséquilibre persistant entre les gains de productivité et la hausse des coûts salariaux. 

    D’autre part, la productivité du secteur textile belge est en hausse en 2023, mais reste insuffisante face à la progression des coûts salariaux, ce qui entraîne une baisse de la compétitivité belge. 

    Consultez la publication Compétitivité de l’industrie du textile  - juin 2025

    Définition des secteurs de l’industrie du textile et de l’habillement

    L’industrie du textile (C13) comprend la préparation et la filature de fibres textiles ainsi que le tissage, l’ennoblissement de textiles et d’articles vestimentaires ainsi que la fabrication d’articles confectionnés en matières textiles à l’exception des articles vestimentaires (par exemple : linge de maison, couvertures, tapis, ficelles…).

    L’industrie de l’habillement (C14) comprend toute la confection (prêt-à-porter ou sur mesure), en toutes matières (cuir, tissu, étoffes à maille…), de tous vêtements (dessus, dessous pour hommes, femmes, enfants, travail, ville, loisirs...) et accessoires. Il n’est pas fait de distinction entre les vêtements pour adultes ou enfants ni entre les vêtements modernes et traditionnels. Elle comprend aussi l’industrie des fourrures (pelleteries et vêtements). Cette division comprend trois sous-secteurs : la fabrication de vêtements autres qu'en fourrure (C14.1), la fabrication d'articles en fourrure (C14.2) et la fabrication d'articles à mailles (C14.3).

    Ces définitions sont issues de la nomenclature NACEBEL, la version belge établie par Statbel de la Nomenclature statistique des activités économiques dans la Communauté européenne.

    Dernière mise à jour
    18 août 2025