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Rapport sur la conjoncture économique dans l’industrie chimique, l’industrie pharmaceutique et la transformation des matières plastiques et du caoutchouc - octobre 2024

Éditeur
Séverine Waterbley
Auteur(s)

SPF Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie

Date de publication

Table of Contents

    La courbe de conjoncture dans les secteurs de la chimie évoluait à un niveau inhabituellement faible lors de l’année 2023. Elle s’est ensuite sensiblement redressée et a évolué à la hausse de janvier à mai 2024, mois des dernières données lissées publiées. Les dernières données brutes indiquent toutefois un début de tendance baissière pour cet indicateur.

    Le constat est sensiblement identique concernant la confiance des entrepreneurs du secteur des plastiques et du caoutchouc, à la différence près qu’ici les dernières données brutes indiquent la poursuite de la franche tendance haussière entamée en ce début 2024.

    En 2023, l’industrie chimique (C20) a compté pour 1,5 % de la valeur ajoutée belge créée cette année. L’industrie pharmaceutique (C21) a gagné en importance sur la période d’observation et a atteint un poids de 2,8 % de la valeur ajoutée totale en 2023.

    Les secteurs de l'industrie de la chimie (C20-C22) ont enregistré une diminution de leur chiffre d’affaires de 14,1 % en 2023 par rapport à 2022. Sur les trois secteurs, celui de la chimie (C20) a connu le plus fort repli de son chiffre d'affaires (-22,4 % en glissement annuel), tandis que le chiffre d’affaires du secteur des plastiques et du caoutchouc (C22) a connu un recul de 8,5 %. Seule l’industrie pharmaceutique (C21) a vu son chiffre d’affaires augmenter en 2023 (+5,2 %) en 2023.

    La production des secteurs de la chimie (C20-C22) a connu une diminution en 2023 par rapport à 2022 (-16,3 %), principalement en raison d’une forte chute de la production de l’industrie pharmaceutique (C21).

    En 2023, le nombre de postes de travail pour l’ensemble des trois secteurs (C20-C22) s’est à nouveau inscrit à la hausse à un an d’écart, s’établissant à 99.487 postes de travail. Il s'agit du meilleur résultat pour la période 2019-2023. Toutefois, ce résultat positif est uniquement imputable à l’industrie pharmaceutique (C21). La même observation est valable pour l’approche en équivalents temps plein en 2023.

    En 2023, l’ensemble des trois secteurs (C20-C22) présentait un solde de la balance commerciale excédentaire s’élevant à près de 28,1 milliards d’euros. Au niveau de détail NACE3, seules la fabrication de produits pharmaceutiques de base (C21.1) et la fabrication de produits en caoutchouc (C22.1) ont enregistré un déficit commercial en 2023, respectivement de près de 1,5 milliard d’euros et de 162,8 millions d’euros.

    En 2023, l’ensemble des trois secteurs (C20-C22) comptait 2.218 entreprises assujetties à la TVA, en repli pour la première fois sur la période 2019-2023. La quasi-totalité de ces entreprises assujetties à la TVA sont des PME de moins de 250 travailleurs (96,3 %). De plus, près de deux tiers des entreprises de ces secteurs sont des micro-entreprises (65,1 %), c’est-à-dire des entreprises comptant moins de cinq travailleurs. L’industrie pharmaceutique (C21) compte la proportion la plus importante de micro-entreprises et de très grandes entreprises parmi les trois secteurs analysés.

    Industrie chimique (C20)

    L’industrie chimique (C20) a connu une évolution assez défavorable en 2023. En effet, la plupart des indicateurs ont évolué négativement et trois d’entre eux affichaient même leur moins bon résultat sur la période d’observation (2019-2023). Il s’agit de la production industrielle, des créations et des radiations d’entreprises. Parmi les évolutions défavorables, notons aussi la diminution du chiffre d’affaires, le recul du nombre de postes de travail et des entreprises assujetties à la TVA. Si le nombre de créations d’entreprises et celui des radiations d’entreprises affichent tous deux la même évolution défavorable qu’en 2022, le solde créations-radiations est devenu négatif pour la première fois de la période d’analyse, indiquant donc une dynamique entrepreneuriale assez mauvaise. Le commerce extérieur a également fait preuve d’un moindre dynamisme en 2023, avec une diminution des exportations et des importations, mais également de l’excédent commercial. Quelques indicateurs tirent néanmoins leur épingle du jeu, comme les investissements qui ont connu une augmentation marquée en 2023, atteignant un niveau record sur les cinq années observées. Les faillites se sont réduites, de même que les emplois perdus à la suite de ces faillites. En première partie d’année 2024, la situation ne semble pas s’améliorer pour l’industrie chimique. En effet, le chiffre d’affaires continue de se réduire, à l’instar du commerce extérieur. Par ailleurs, le nombre de postes de travail diminue également, les faillites repartent à la hausse et le nombre d’emplois perdus à la suite de celles-ci explose. En revanche, les investissements continuent d’être dynamiques et la production est de nouveau à la hausse.

    Industrie pharmaceutique (C21)

    L’industrie pharmaceutique (C21) a connu une année 2023 un peu mitigée. Si certains indicateurs enregistrent leur meilleur résultat sur la période d’observation, ou continuent de progresser, d’autres indicateurs sont au rouge. Ainsi, parmi les indicateurs ayant connu une évolution favorable en 2023, on retrouve le chiffre d’affaires, les investissements, le nombre de postes de travail, ainsi que la remarquable absence de faillite. Inversement, la production s’est contractée et, à l’exception des faillites, tous les indicateurs en lien avec la dynamique entrepreneuriale se sont dégradés en 2023. Les créations d’entreprises ont été moins nombreuses et les radiations plus fréquentes, entraînant une diminution du nombre d’entreprises assujetties à la TVA. Le commerce extérieur de l’industrie pharmaceutique a fortement chuté, surtout du côté des exportations, ce qui s’est traduit par une détérioration de l’excédent commercial. La situation semble s’être quelque peu détériorée au premier semestre de 2024, les investissements et les faillites ayant évolué de manière défavorable. L’excédent commercial s’est toutefois renforcé lors du premier semestre de 2024, par comparaison à la même période de 2023, bien que le recul des exportations et des importations se soit poursuivi.

    Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique (C22)

    Le secteur de la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique (C22) a connu une année assez maussade en 2023, la plupart des indicateurs économiques suivis ayant évolué défavorablement. Ainsi, la production et le chiffre d’affaires se sont sensiblement repliés et les indicateurs en lien avec le marché du travail sont en berne, tout comme ceux liés à la dynamique entrepreneuriale, à la petite exception du nombre d’emploi perdus à la suite des faillites. Seuls les investissements et la masse salariale ont enregistré des résultats positifs mais leur croissance était inférieure à un pourcent dans les deux cas. Par ailleurs, si la balance commerciale s’améliore, cela résulte d’une chute marquée des importations et non d’une hausse des exportations. La situation semble s’aggraver en ce début d’année 2024 où tous les indicateurs, investissements et masse salariale inclus, ont connu un développement négatif.

    Vous trouverez plus d’informations dans le chapitre 3 de ce rapport. Ce chapitre contient des fiches détaillées par secteur, jusqu’à un niveau de 3 digits selon la nomenclature NACE.

    Dernière mise à jour
    21 janvier 2025