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    La sécurité d’approvisionnement en gaz naturel pour la Belgique est pour le moment garantie. Le gouvernement la contrôle en permanence compte tenu des évolutions politiques et des conditions climatiques, en étroite collaboration avec Fluxys, le gestionnaire du réseau de transport de gaz naturel national (GRT), la Commission européenne et les pays voisins.

    Atouts belges en matière de sécurité d’approvisionnement

    La Belgique dispose de caractéristiques uniques pour faire face à d’éventuels problèmes d’approvisionnement.

    • Le réseau de gaz naturel belge est le carrefour du réseau de gaz naturel de l’Europe occidentale et il est connecté à des sources de gaz naturel diversifiées. Ce réseau est connecté par des pipelines aux champs gaziers norvégiens, au marché du Royaume-Uni (champs gaziers en mer du Nord et terminaux GNL), aux Pays-Bas (gaz naturel pauvre de gazogènes - Groningue). Il est aussi connecté à des sources d’approvisionnement en provenance du monde entier (entre autres le Qatar) via les terminaux GNL (terminal GNL de Zeebrugge, terminal GNL de Dunkerque). Cette diversité est bien entendu un avantage de taille, étant donné que nous ne dépendons pas d’une seule source.
    • La Belgique dispose d’une plus grande capacité d’importation de gaz naturel que celle dont nous avons besoin. Sur la capacité totale de gaz naturel qui peut être fournie à la Belgique via les pipelines norvégiens ou le terminal GNL, nous n’en avons besoin que d’un tiers pour approvisionner l’utilisateur final belge. Même si l’approvisionnement en gaz naturel vers l’Europe à partir de la Russie est réduit ou totalement arrêté, la capacité est suffisante pour fournir le gaz naturel nécessaire à la Belgique et même pour assister les pays voisins, si nécessaire.
    • La Belgique est un pays de transit pour le gaz naturel. Environ deux tiers de la capacité qui arrive à Zeebrugge est en transit vers d’autres pays occidentaux (Allemagne, Pays-Bas, France) et sert donc à approvisionner les pays voisins. Cela signifie que même si une capacité additionnelle est nécessaire pour le marché européen, les terminaux GNL (Belgique, France, Royaume-Uni) peuvent recevoir des navires de GNL supplémentaires pour le marché européen et ainsi faire transiter la capacité de GNL via la Belgique.

    Garanties supplémentaires pour la sécurité d’approvisionnement

    Outre les possibilités d’importation de gaz naturel, la Belgique a deux possibilités (limitées) pour compenser les interruptions des importations : le stockage souterrain de gaz naturel à Loenhout d’une part et le réseau de pipelines d’autre part.

    • Stockage souterrain : le site de Loenhout dispose d’une capacité maximale de 9 TWh (térawatt-heures) ou 770 Mm3 (mégamètres cubes). En théorie, cela signifie que cette capacité permet de couvrir la consommation belge totale pendant 8 journées successives de froid extrême. Le taux de remplissage actuel est suivi chaque jour.
    • Le réseau de pipelines : les pipelines de l’infrastructure de Fluxys sont organisés de sorte à garantir une capacité de pointe lors d’une journée de demande exceptionnelle (comme il en arrive en moyenne une tous les 20 ans). Ces pipelines peuvent dès lors servir de réserve supplémentaire, flexible lors d’une période de demande plus grande.

    Principe européen de solidarité

    Au niveau européen, il existe une harmonisation entre les instances publiques et les gestionnaires du réseau gazier. Cela permet aux gestionnaires du réseau comme Fluxys de prendre les mesures de marché nécessaires.

    Si les mesures prises par les gestionnaires du réseau de transport semblent insuffisantes, des mesures d’urgence supplémentaires garantiront la sécurité d’approvisionnement, notamment via un mécanisme de solidarité entre États européens.

    Ce mécanisme de solidarité implique que si la Belgique n’est plus en mesure d’assurer son propre approvisionnement en gaz naturel aux clients protégés par la solidarité (ménages, services sociaux essentiels, etc.), elle peut faire appel aux pays voisins pour importer du gaz naturel. Ce gaz naturel ne peut être utilisé que pour approvisionner ces clients protégés par la solidarité. D’autres secteurs tels que l’industrie ne sont pas couverts par ce mécanisme.

    Crise Russie-Ukraine

    Étant donné la situation géopolitique actuelle, les instances publiques ainsi que les opérateurs des réseaux de gaz suivent de très près l’impact des tensions géopolitiques et du conflit entre la Russie et l’Ukraine sur l’approvisionnement en gaz. Pour le moment, rien n’indique que l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe via l’Ukraine est réduit ou stoppé (03.03.2022).

    Quoi qu’il en soit, la dépendance belge au gaz russe est limitée. La majeure partie du gaz naturel consommé en Belgique provient de la Norvège et des Pays-Bas. Le reste provient du Royaume-Uni et d’autres pays dans le monde entier, dont le Qatar. Si la Russie décidait de cesser entièrement l’approvisionnement en gaz de l’Europe, cela n’aurait, dans un premier temps, pas de conséquence sur la sécurité d’approvisionnement de la Belgique, mais peut-être sur les prix du marché du gaz naturel. En outre, le transit du gaz naturel vers les pays voisins (qui dépendent davantage du gaz russe) pourrait augmenter.

    Dernière mise à jour
    25 octobre 2022